BLOGUE des JOJ : Isabelle Charest, chef de mission

La triple médaillée olympique Isabelle Charest est chef de mission de l’Équipe canadienne des Jeux olympiques de la jeunesse d’hiver de 2016 à Lillehammer. Suivez son aventure sur le blogue des JOJ. 

22 février 2016

C’est fini :(! Dix journées qui ont passé incroyablement rapidement, mais qui, j’en suis certaine, resteront bien gravées dans la mémoire de plusieurs, même si ça prendra probablement quelques jours, semaines, voire quelques mois avant d’assimiler l’importance de ce qu’on a vécu.

Very proud of this young man! https://t.co/eCricIk9aL

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 21, 2016

Pour ma part, j’ai eu la chance de vivre une expérience immense tout à fait comparable à celles que j’ai vécues comme athlète. J’ai fait la connaissance de jeunes femmes et de jeunes hommes remarquables avec qui j’ai eu des échanges significatifs et rafraîchissants.

Je les ai vus en compétition, célébrer, être déçus, encourager, interagir… et à travers toutes ces situations, ils m’ont beaucoup émue. Cinquante-quatre jeunes remplis de rêves et d’espoirs pour qui l’expérience acquise ici servira de levier pour accomplir de grandes choses un jour, j’en suis persuadée.

J’ai aussi eu la chance de travailler avec une équipe exceptionnelle, que ce soit le personnel du Comité olympique canadien, l’équipe médicale, les entraîneurs, gérants, techniciens, accompagnateurs, tous des êtres patients, dévoués et compétents qui ont fait en sorte que nos athlètes vivent une aventure indélébile.

Et que dire d’Eric, notre ambassadeur, qui a fait un travail géant et s’est investi corps et âme pour que les jeunes retirent le maximum de leur expérience.

Bref, pour moi, cette aventure aura été la continuité naturelle de mon parcours olympique, une façon d’attiser cette fameuse flamme qui m’anime depuis mes débuts, il y a déjà 22 ans!

20 février 2016

On est déjà rendu à la veille de la cérémonie de clôture!

Pour plusieurs les compétitions sont terminées, pour d’autres, c’est maintenant le temps des expérimentations. Parce que ça sert aussi à ça les JOJ, tester différentes courses ou disciplines qui pourraient un jour intégrer le programme officiel des Jeux olympiques traditionnels.

On retrouve donc des épreuves comme le monobob, où toutes les équipes doivent travailler ensemble à la préparation et l’entretien des bobsleighs, alors que l’attribution de l’engin pour le conducteur se fait par tirage au sort. Les relais mixtes en ski alpin, ou encore, le curling double mixte, où une femme et un homme de pays différents pays composent une équipe, font entre autres partie du tableau des compétitions.

À première vue ces épreuves peuvent sembler loufoques, mais en fait, dans un esprit d’équité, de collaboration et de développement du sport, je crois très pertinent de tenir ce genre de compétitions où « Google Traducteur » devient une pièce d’équipement obligatoire!

D’abord parce qu’elles sont intéressantes à regarder, ensuite pour faire tomber les préjugés quant aux performances des femmes, mais aussi pour permettre l’accès aux connaissances, aptitudes et compétences spécifiques aux sports à des pays qui se retrouvent loin des meneurs, et bien sûr pour rappeler les valeurs de l’olympisme que sont l’excellence, l’amitié et le respect. Par contre j’avoue que pour nous les partisans ça pose un peu problème, on ne sait plus pour quelle équipe prendre !

19 février 2016

Ce que j’aime particulièrement de la formule des Jeux olympiques de la jeunesse c’est de voir à quel point les athlètes et les sites de compétition sont accessibles.

D’abord du fait que tous les sites soient ouverts au public gratuitement, mais surtout que les zones restreintes soient presque inexistantes.

J’ai déjà mentionné, il y a quelques jours, que je prenais un malin plaisir à voir les athlètes de près dans les derniers instants précédents leurs épreuves. En fait, la proximité me permet d’en apprendre beaucoup plus sur les différents sports, que ce soit par rapport à l’équipement, la préparation, l’équipe de soutien, la technique, la relation avec l’entraîneur, etc.

Être si proche me donne aussi accès à de petits moments savoureux comme celui où Ali, qui vient de remporter l’argent, retarde un peu sans le savoir la cérémonie de remise de médailles pour manger une gaufre dans la tente « VIP » où on la laisse maintenant entrer.

Aussi étrange que ça puisse paraître, pour moi ce sont ces instants, souvent anodins ou anecdotiques, dont je me souviens le plus de ma carrière.

Silver…Sweet!!! teamcanada #lillehammer2016 #IloveYOG @ Hafjell https://t.co/8j59agP6NY

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 18, 2016

Les fameux fous rires, les situations invraisemblables, les grosses déceptions, les belles victoires – que j’ai eu la chance de partager avec mes coéquipiers et coéquipières – qui ont fait de mon parcours athlétique une expérience aussi riche que je chéris précieusement.

17 février 2016

Journée assez tranquille côté performances, quoiqu’on a eu une superbe médaille d’or en curling! En passant, je deviens lentement mais sûrement une spécialiste de ce sport, du moins j’aime le penser!

Gold medal match! Go Canada! teamcanada #lillehammer2016 #IloveYOG @ Lillehammer Olympiapark https://t.co/iye3qVQNrI

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 17, 2016

En fait, la journée d’aujourd’hui était dédiée à des activités pour « Apprendre et partager », un volet important de l’expérience des Jeux olympiques de la jeunesse, de sorte que les athlètes avaient pour la plupart une journée de pause de compétition pour y participer.

Ça m’a donné la chance de m’adonner à une de mes occupations préférées aux Jeux : passer des heures à la cafétéria à discuter avec les athlètes.

J’apprends à connaître de plus en plus mes athlètes. Je dis mes athlètes parce que mon rôle de chef de mission fait de moi leur tuteur légal, alors je me les suis appropriés. J Je me rends compte que mes jeunes sont vraiment extraordinaires, impliqués, dynamiques, curieux, dégourdis et je pourrais continuer longtemps.

Et de les voir aussi épanouis et intéressants me donne l’espoir que je pourrai peut-être survivre à l’adolescence de mes propres enfants!

16 février 2016

Une autre journée splendide à courir littéralement partout pour aller voir le plus de compétitions possible. Tout a commencé à la luge où j’ai eu le privilège de me poster au départ, à environ 2 mètres des coureurs.

J’ai donc pu les observer dans les secondes qui précédaient leur course, et me rappeler à quel point c’est fascinant de voir la concentration et la détermination dans leurs yeux. Pour un instant, cette fébrilité m’a manqué…

C’est par la suite à Hafjell que j’ai eu mon coup de cœur du jour, et il va à Evan, un athlète en surf des neiges à qui j’avais déjà décerné le prix de la bouille sympathique à nos premières rencontres. Il coursait hier, a obtenu une quatrième position. Ce matin, au déjeuner, il me racontait avec son grand sourire habituel, comment « it sucks » de terminer quatrième.

Il coursait aussi aujourd’hui en équipe, et lui et ses coéquipiers ont terminé quatrièmes. Et c’est encore avec le même sourire qu’il me disait la même chose au souper, en prenant bien soin de ne pas porter le blâme sur son coéquipier qui a commis quelques erreurs qui leur ont peut-être coûté une médaille.

Pour ce que ça vaut Evan, la médaille que tu comptes avoir aux « vrais » Jeux, bien je te la souhaite de tout cœur.

15 février 2016

Excellente récolte pour le Canada aujourd’hui avec, entre autres, trois 4es positions et deux médailles d’or.

Désolée Reid ton statut de seul médaillé olympique canadien en luge n’aura pas duré longtemps, Brooke est venue te rejoindre, et que dire de Reece qui volait littéralement sur la piste en ski cross, wow!

J’avoue que je m’attendais, en faisant ce pèlerinage, à revivre de grandes émotions. Bien, aujourd’hui n’a pas fait exception!

Ce matin, j’ai mis le cap sur Hamar pour assister aux compétitions de patinage artistique. À part le fait que ça se déroulait dans l’amphithéâtre où j’ai gagné une médaille d’argent ;), c’est aussi l’endroit où j’ai eu la chance, en 1994, de voir Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler remporter leur médaille olympique.

C’est Mathieu, Roman et Justine que je suis venue encourager aujourd’hui (Marjorie et Zachary patineront demain). Justine, bien c’est la nièce d’Isabelle Brasseur, charmante, délicate, gentille, le sourire accroché au visage, tout à fait à l’image de sa tante. Mais à la voir patiner cet après-midi, je peux vous dire que ce petit bout de jeune femme est en train de tracer son propre chemin… Bravo les patineurs! Vous étiez magnifiques!

14 février 2016

Petite escapade à Oslo aujourd’hui pour aller encourager nos athlètes de surf des neiges et de ski acrobatique en demi-lune. Aventure qui s’est étrangement transformée en périple d’une journée. Je vous épargne les détails, mais je me contente de dire que « la puck ne roulait pas pour nous autres! »

https://www.instagram.com/p/BBxH_XDo72v/

Malgré tout, ce fut une magnifique journée à découvrir deux sports tout à fait spectaculaires et fascinants. Ça été l’occasion de faire de belles nouvelles rencontres, de passer un long moment avec les athlètes et leurs parents, mais aussi de renouer avec Dennis Marineau, un coéquipier des Jeux de 1994 qui faisait partie de l’équipe de bobsleigh.

Son fils, Evan, était au nombre des compétiteurs, et à la grande satisfaction du paternel, a obtenu une belle septième place. Dennis n’aimerait probablement pas que je le mentionne, mais je le fais tout de même : ce grand gaillard qui a une expérience de près de trente ans sur la scène internationale, comme athlète ou comme coach, ne tenait plus en place avant le départ de son garçon. J’ai trouvé ça beau, et la maman en moi a été émue.

Et puis on a eu notre première médaille. Bravo Reid, mine de rien tu as décroché la première médaille olympique du Canada en luge!

YEAH First medal! « REID TAKES BRONZE @youtholympics Luge!!! @lillehammer2016 #iLoveYOG @TeamCanada pic.twitter.com/roCdd31NU0”

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 14, 2016

13 février 2016

Début des compétitions – yé! Journée passée, bien sûr, à regarder les performances de nos athlètes, mais aussi à jeter discrètement un œil de côté pour observer toutes les personnes qui gravitent autour des compétiteurs.

Je suis très privilégiée ici, car mon accréditation me donne accès à tous les sites, de sorte que je peux m’immiscer dans l’univers des athlètes… les voir avant qu’ils ne s’élancent et à leur retour, mais surtout les voir interagir avec leur entraîneur. J’ai une profonde admiration pour nos entraîneurs, pour leur patience, leur dévouement et leur cœur. Tiens, ça me permet de glisser subtilement que j’en ai eu des bons toute ma carrière et que je les remercie tous!

Premier match Canada-Russie, impressionnant! teamcanada #lillehammer2016 #IloveYOG @ Lillehammer… https://t.co/iTb4l1nKQd

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 13, 2016

Une occasion en or aussi de rencontrer les parents. J’ai une profonde admiration pour nos parents, pour leur amour inconditionnel, leur appui, leur si grand désir de voir leur progéniture s’accomplir. Vous devinez la suite… Merci Steve, Maman, Papa, Nathalie, Luc, et merci à toute la famille élargie!

12 février 2016

Par un heureux hasard, je me retrouve ici aujourd’hui à la tête de la délégation canadienne, au même endroit où il y a exactement 22 ans, le parcours olympique débutait pour moi.

Mon rôle comme chef de mission consiste principalement à partager mon expérience, être une sorte de mentor pour ces jeunes qui aspirent un jour à pouvoir vivre le « grand » rendez-vous olympique. 

J’aurais pensé, compte tenu de toutes ces années passées dans la stratosphère olympique, que je me serais endurcie et que je ne me laisserais pas emporter par cet étrange mélange de nostalgie/fierté/gratitude/bonheur/exaltation qui me frappait tous les quatre ans. Ô combien j’étais dans l’erreur!

L’équipe canadienne dans toute sa splendeur! @TeamCanada #iLoveYOG #Lillehammer2016 pic.twitter.com/OnDaaYzzfB

— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) February 12, 2016

C’est donc remplie d’émotions que j’ai passé le flambeau, ce soir, à cette belle jeunesse qui m’inspire, m’impressionne et me fait sourire. Et le seul conseil que j’ai trouvé à leur donner, c’est de profiter pleinement de chaque moment, parce qu’en l’espace d’un instant… 22 ans se seront écoulés!

11 février 2016

Jeux olympiques de la jeunesse 2016, enfin!

Après quatre jours à sillonner les installations du village olympique, en attendant impatiemment le coup d’envoi, c’est réjouissant de voir l’événement prendre forme. Petit à petit, les athlètes ont fait leur entrée, ils sont maintenant tous arrivés et probablement encore plus impatients que moi de voir les Jeux commencer.

Au cours des prochains jours, je partagerai avec vous mes états d’âme, réflexions, meilleurs moments, souvenirs… de ce que ce rendez-vous m’inspirera. Alors je vous invite à me suivre, et je tenterai d’être divertissante. ;)