Sarah Burke : une légende qui contribue à l’épanouissement du sport
Il y a un an, jour pour jour, le monde s’est assombri lorsqu’une étoile nous a quittés beaucoup trop tôt. Sarah Burke, pionnière du ski acrobatique et visage de son sport, est décédée neuf jours après un accident subi lors d’une descente d’entraînement à Lake Placid.
L’héritage de Sarah Burke perdure à travers ses pairs qui se préparent pour les Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, où l’épreuve de demi-lune en ski acrobatique fera ses débuts olympiques en grande partie grâce au travail inlassable de Sarah Burke pour instaurer l’égalité entre les sexes dans son sport.
« On peut se demander où le sport serait sans Sarah », déclare Rory Bushfield, veuf de Sarah Burke. « Il est ce qu’il est aujourd’hui à cause d’elle. Je l’ai regardée travailler avec acharnement et se fixer un objectif. Elle voulait être Olympienne et elle a construit sa discipline jusqu’à ce qu’elle devienne un sport olympique. Elle a atteint son objectif. »
Une femme en quête de défis
Ayant grandi à Midland en Ontario, Sarah Burke a commencé à skier à l’âge de cinq ans et son passe-temps s’est vite transformé en passion. La carrière de Sarah Burke, qui était skieuse de bosses à l’origine, s’est transformée en légende cumulant un nombre impressionnant de victoires.
Une médaille d’or à l’épreuve de demi-lune en ski acrobatique aux Championnats du monde de 2005, à Ruka, en Finlande, a lancé une carrière au cours de laquelle Sarah Burke a remporté six médailles aux X Games en superpipe dont quatre en première place et deux sur la deuxième place du podium. En 2007, ESPN lui a décerné le prix de la catégorie « athlète féminine de l’année en sport d’action », la première skieuse à remporter un ESPY.
Toujours en quête de défis, Sarah Burke a également été la première femme à réaliser un 720, 900, 1080 et un alley-oop flatspin 540 en compétition.
« Au début, les organisateurs des compétitions ne savaient pas quoi faire avec elle », raconte la mère de l’athlète, Jan Phelan. « Une jeune femme qui pouvait tenir tête aux hommes et qui, sans savoir, allait bousculer l’ordre établi. »
Un rêve olympique
Sarah Burke a fait pression pour que l’épreuve de demi-lune soit ajoutée au programme olympique, faisant valoir qu’aucune nouvelle infrastructure ne serait nécessaire pour les épreuves féminines.
Résidant à Whistler, en Colombie-Britannique au moment de son décès, Sarah Burke aurait réalisé son rêve de représenter le Canada aux Jeux olympiques si l’épreuve avait été approuvée pour les Jeux de 2010. Le Comité international olympique approuverait toutefois l’ajout de l’épreuve du superpipe au programme olympique de 2014 à Sotchi – Sarah Burke partait favorite pour remporter cette épreuve.
« En 2014, le sport que Sarah a aidé à construire va faire ses débuts aux Jeux olympiques d’hiver », explique Trennon Paynter, entraîneur-chef de l’équipe canadienne de demi-lune en ski acrobatique. « L’influence qu’elle a eue sur son sport et à l’égard d’innombrables jeunes filles du monde entier souhaitant suivre ses traces est incommensurable. »
Malheureusement, Sarah Burke ne sera jamais en mesure de voir tout son travail se concrétiser, mais elle restera à tout jamais gravée dans notre mémoire.
En septembre dernier, le Comité olympique canadien a reconnu les efforts inlassables de Sarah Burke en l’intronisant à titre posthume au Temple de la renommée olympique du Canada avec d’autres légendes olympiques comme Beckie Scott et Daniel Igali.
« C’était un grand honneur pour moi et sa famille d’assister à l’intronisation de Sarah au Temple de la renommée olympique », affirme Rory Bushfield. « Elle le mérite. Elle serait très modeste à ce sujet, mais c’est fantastique. »
Jamais oubliée
Cette année, Rory Bushfield a participé à la création d’une fondation caritative du nom de sa défunte épouse. La Fondation Sarah Burke est maintenant mise en place pour soutenir ceux qui incarnent l’esprit, le dynamisme et le talent de Sarah Burke.
Une des premières activités qui servira à recueillir des fonds sera la vente de colliers, de T-shirts et de lunettes de protection sur lesquels figurera le nom de Sarah Burke. Tous les profits seront destinés à des bourses pour les athlètes et versées à des organismes que Sarah Burke appuyait.
Son esprit contagieux vivra à travers sa fondation et sera toujours présent toutes les fois qu’un athlète participera à l’épreuve de demi-lune aux Jeux olympiques
« Sarah était une athlète et une personne incroyable », fait valoir Rory Bushfield. Un seul de ses sourires suffisait à égayer la journée de quiconque la croisait. C’était une personne très inspirante, très respectée et un modèle à suivre. »
Sarah Burke. Épouse, fille, pionnière, combattante, championne.
– George Fadel