Les Olympiennes canadiennes mettent le feu aux poudres
On ne peut pas le nier, l’histoire du Canada est remplie de femmes qui ont relevé la barre dans le domaine du sport.
Et quand l’Équipe olympique canadienne entrera dans le stade olympique « Fisht » à Sotchi, en Russie, pour les Jeux d’hiver de 2014 – tout comme à chaque édition des Jeux olympiques –, un groupe de femmes fortes et accomplies porteront fièrement la feuille d’érable.
Ces femmes, de même que toutes celles que l’on célèbre le 8 mars en cette Journée internationale de la femme, sont tout à fait inspirantes. Elles encourageront une nouvelle génération de jeunes athlètes, qui les verront comme des symboles d’excellence, de persévérance et de détermination. Tout comme les générations précédentes admiraient des athlètes telles que Beckie Scott, de Vermilion (Alberta), Clara Hughes, de Winnipeg (Manitoba), et Barbara Ann Scott, d’Ottawa (Ontario), pour n’en nommer que trois.
Et aucune athlète n’a été plus dominante pendant la saison que Kaillie Humphries, pionnière du bobsleigh. Elle a été couronnée comme première championne olympique canadienne de son sport et a gagné des médailles d’or consécutives aux Championnats du monde de 2012 et de 2013.
Un des plus grands objectifs de cette athlète de Calgary, en dehors de ses compétitions, est de rendre le sport plus accessible et de faire inscrire l’épreuve féminine de bob à quatre au programme des Jeux, ce qui n’a pas encore été fait parce que le sport n’est pas assez pratiqué à l’échelle internationale.
« J’aimerais suivre la voie de femmes telles que Sarah Burke », explique Mme Humphries. « Elle est une réelle source d’inspiration pour m’aider à me surpasser. Dans notre sport, j’aimerais vraiment pousser plus de femmes à essayer le bobsleigh afin que l’équipe féminine puisse un jour atteindre le même niveau que l’équipe masculine. Sarah Burke a repoussé les limites et elle était une athlète accomplie. »
La regrettée Sarah Burke, de Midland (Ontario), décédée en janvier 2012 des suites de blessures subies au cours d’une séance d’entraînement, a laissé un héritage durable à ses pairs qui se préparent maintenant à participer à la nouvelle épreuve de demi-lune en ski, qui fera ses débuts olympiques à Sotchi. Mme Burke a travaillé avec acharnement pour favoriser l’égalité des sexes dans son sport et son objectif a été atteint quand le Comité international olympique a annoncé l’inclusion de l’épreuve de demi-lune aux Jeux olympiques d’hiver de 2014.
« Au début, les organisateurs des compétitions ne savaient pas quoi faire avec elle », raconte la mère de l’athlète, Jan Phelan. « Une jeune femme qui pouvait tenir tête aux hommes et qui, sans le savoir, allait bousculer l’ordre établi. »
Rosalind Groenewoud, de Calgary (Alberta), est l’une des athlètes qu’a inspirées Sarah Burke et qui suit ses traces. Elle est l’héritière potentielle du titre de meilleure skieuse de demi-lune au Canada après avoir remporté l’or aux Championnats du monde de 2011 et un titre aux « Winter X Games » de 2012 – une victoire qu’elle a dédiée à la mémoire de Sarah Burke.
Rosalind Groenewoud, qui décrit Mme Burke comme l’une des principales influences en raison de sa « forte propension à faire avancer le sport ainsi que de sa gentillesse et de sa compassion constantes », fait remarquer qu’elle peut constater qu’un nombre croissant de possibilités s’offrent aux femmes qui veulent concourir dans les sports qu’elles aiment.
Les jeunes filles ont aujourd’hui la possibilité de pratiquer de nombreuses disciplines olympiques telles que le ski acrobatique, la luge, le surf des neiges et le skeleton –un sport où Sarah Reid, de Calgary (Alberta), a déjà fait ses preuves en remportant récemment la médaille d’argent aux Championnats du monde de 2013.
« Être un modèle pour d’autres femmes est très important pour moi et c’est quelque chose que je ne prendrai jamais à la légère ou pour acquis », affirme Mme Reid. « J’ai grandi entourée de fantastiques modèles féminins qui m’ont appris à être forte, et à être fière d’être une femme. Savoir que j’ai le pouvoir de stimuler d’autres femmes à avoir confiance en elles et à reconnaître leur propre valeur me rend vraiment fière et heureuse. »
Si on regarde bien, on peut trouver des modèles partout.
Maëlle Ricker n’avait pas d’athlète féminine de snowboard cross à admirer quand elle était enfant, elle s’est donc inspirée des personnes qui l’entouraient, y compris de ses enseignantes.
« Quelques-unes de mes enseignantes ont été de réels modèles pour moi », explique Mme Ricker, championne olympique de 2010 et championne du monde de 2013. « Elles faisaient bien plus que de simples heures supplémentaires en offrant des cours particuliers le soir et la fin de semaine, en plus de faire leur travail en classe. J’ai été très chanceuse de recevoir autant d’attention jusqu’au secondaire. Elles m’ont aidée à travailler fort et à finir ce que j’entreprenais. Cela m’a aussi appris qu’on peut toujours trouver du temps quand on se donne la peine. »
Aux Jeux de 2014 à Sotchi, les Canadiennes ne feront pas que tout donner pour représenter leur pays, elles symboliseront également cette riche et forte tradition de femmes canadiennes qui ont fait tomber les obstacles et montré aux générations futures que tout est possible.
– George Fadel