Le magnifique gazon de Wimbledon a une petite touche canadienne
Étonnamment, en 2012, lorsque le tournoi de Wimbledon s’est terminé le travail du Canadien Grant Cantin ne faisait à peine que commencer.
Lors d’une année typique, le court central de Wimbledon est fermé immédiatement après le tournoi annuel. Les trous sont remplis, le terrain est ensemencé et remis à niveau. Mais en 2012 avec l’arrivée des Jeux olympiques ce ne fut pas une année de tout repos.
« Habituellement, nous avons en moyenne une vingtaine de jours pour remettre le terrain sur pied, explique Cantin, adjoint à l’entretien paysager des terrains du All England Club. Lorsque Roger Federer est revenu 20 jours après le tournoi, il n’arrivait pas à y croire tellement le terrain était beau. »
À LIRE : Un fort contingent canadien débarque à Wimbledon
À LIRE : Milos Raonic s’incline en finale de Wimbledon
Cantin donne crédit à l’engrais qui a permis au gazon de repousser rapidement. Il faut dire que la température a aussi été favorable.
« Mon plus gros défi est de m’adapter à la température. C’est différent tous les jours. Même une différence de cinq degrés peut complètement changer la manière dont on s’occupe du terrain. »
Natif de Stony Plain en Alberta, Cantin en est à sa 15e édition de Wimbledon cette année. Il avait joint l’équipe d’entretien paysager à l’été 2002 et s’était fait offrir un emploi à temps plein à partir de 2003.
« J’ai adoré l’endroit dès le premier jour, mentionne-t-il. Je n’arrivais pas à croire à quel point c’était un endroit exceptionnel. »
Grant Cantin (à droite dans le tweet ci-dessous) est un favori des réguliers de Wimbledon. Ils le considèrent comme le roi de la pelouse.
https://twitter.com/braingametennis/status/615458064347623424
Cantin, qui s’occupe au jour le jour de l’entretien des terrains, va bientôt prendre le titre de Neil Stubley comme chef de l’équipe d’entretien paysager, tandis que Stubley sera promu comme directeur de l’équipe. « Les choses ont plutôt bien tournées », explique Cantin qui admet qu’il n’était pas un grand admirateur de tennis avant de commencer au All England Club.
À LIRE : Une domination canadienne à Wimbledon
L’Albertain a pris goût au métier alors qu’il travaillait dans un club de golf. Diplômé du Olds College en entretien paysager, dans sa province d’origine, en 2000, il est ensuite parti pour l’Australie afin de travailler dans un club de golf avant d’avoir sa chance à Wimbledon.
« La différence majeure se trouve sous l’herbe, mentionne Cantin. Les verts de golf ont une base sablonneuse tandis que notre terre contient environ un quart d’argile. Il faut que notre sol soit dur pour pouvoir faire rebondir la balle et jouer dessus. »
« Sinon faire pousser le gazon, garder le terrain le plus propre possible… en fait tout l’aspect esthétique est vraiment similaire à celui d’un terrain de golf. Tu veux avoir la plus belle surface à tout prix. »
Le mandat de Cantin et son équipe est la constance. Qu’un joueur joue sur un terrain de pratique ou encore sur le Central, l’équipe d’entretien veut que le rebond de la balle soit le même. Ce n’est pas facile d’entretenir les 41 terrains étalés sur 45 âcres tous différents les uns des autres (par exemple le climat du Central est plus chaud en raison des gradins qui l’entourent.)
L’équipe d’entretien paysager possède même son propre compte Twitter avec plus de 11 000 abonnés montrant à quel point les gens aiment voir le gazon pousser.
https://twitter.com/AELTCGroundsman/status/740898561261506560
Cantin a été témoin de plusieurs bonnes prestations de Canadiens depuis les dernières années. En 2014, Milos Raonic avait atteint les demi-finales alors qu’Eugenie Bouchard s’était rendue jusqu’en finale du tournoi féminin.
« Je crois que ça va être son année d’éclosion », avait prédit Grant Cantin à propos de Raonic avant le début du tournoi de 2016. Et il n’avait pas tord, cette année-là, le Canadien s’était incliné en grande finale du tournoi devant Andy Murray.
« Il est un de ceux à qui j’aime parler toutes les fois qu’il nous rend visite au All England Club. Ça serait bien de voir un Canadien remporter Wimbledon un jour », avait-il conclu.