Les judokas canadiens : des jeunes loups affamés
Mardi dernier, Antoine Valois-Fortier disait qu’à son avis, la délégation canadienne de judo à Rio 2016 pourrait en surprendre plus d’un. Pas étonnant, étant donné la fougue de jeunesse qui réside dans cette équipe.
Comme l’indique la moyenne d’âge de 23,5 ans de l’équipe, c’est une bande de jeunes loups affamés qui s’en va à Rio pour y rivaliser et décrocher des médailles. L’entraineur et double médaillé olympique, Nicolas Gill, a confiance de voir un jeune groupe progresser ensemble et avoir la possibilité de briller non seulement à Rio 2016, mais aussi à Tokyo 2020 : « C’est la beauté d’avoir une équipe jeune pleine d’ambitions et pleine d’espoir. La majorité devrait être de retour pour Tokyo. Je pense que les prochaines années seront très fructueuses pour nous. »
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Un bon nombre du bassin de judokas canadiens étaient dans les rangs juniors il y encore quelques années. C’est le cas pour Antoine Bouchard, le benjamin du groupe : « Il y a deux ans quand la fenêtre de qualification olympique s’est ouverte j’étais encore junior. Ce n’était pas impossible et notre cycle olympique a fait en sorte que ça a bien été dès le début pour la récolte de points. […]Les résultats sont venus, ça a commencé à de mieux en mieux aller. On avait une belle progression et on montait au classement mondial donc plus les jours, les semaines, les moins s’en venaient on savait que la qualification pour Rio allait être possible. »
Catherine Beauchemin-Pinard (22 ans) aussi connait une ascension fulgurante, elle qui fut 5e au dernier Championnat du monde sénior et médaillée au Championnat du monde junior à deux occasions. Idem pour Kyle Reyes (22 ans) qui était sacré Champion du monde junior il y a deux ans.
Par ailleurs, l’entraineur de l’équipe souligne les efforts prodigués par ses protégés lors de leur préparation olympique : « Je ne pense pas que je serais ici aujourd’hui si les athlètes que j’encadre n’avaient pas des objectifs élevés. Ils ont les mêmes que moi j’avais comme athlète, c’est ce qui fait le plaisir dans ce que je fais. » La jeune équipe n’a qu’à prouver qu’elle figure parmi l’élite mondiale du judo.
Fiers Canadiens
Le doyen du groupe, Sergio Pessoa (27 ans), a vu son père Sergio Pessoa senior, participer aux Jeux de Séoul en 1988 alors qu’il n’avait que quelques semaines. Il a vécu 15 ans au Brésil, puis a déménagé au Canada. Il se prépare aujourd’hui à représenter le Canada à Rio en 2016. « C’est très spécial pour moi de pouvoir participer aux Jeux olympiques devant une foule composée d’amis à moi, ma famille sera là. Pour moi, aujourd’hui, je me sens très Canadien. » Indique le 17e échelon des Jeux de Londres en 2012.
Cette fierté ressemble grandement à celle du combattant Arthur Margelidon (22 ans), qui aurait pu choisir son côté français pour se tailler une place vers les olympiques: « C’est un honneur pour moi que de défendre la feuille d’érable à Rio. […] Je représente le Canada, rien d’autre. »
L’équipe revient d’une séance exhaustive d’entrainement en Europe, où elle passé les trois dernières semaines. D’ici à Rio, il s’agit maintenant de peaufiner les petits détails. Pendant les 5 semaines qui nous séparent des Jeux, c’est l’expérience de Nicolas Gill qui permettra aux jeunes loups d’optimiser leurs performances.
Également, comme dans tout sport comportant des catégories de poids, les athlètes doivent subir une perte de poids importante peu de temps avant leur épreuve. Pessoa, qui se bat dans les moins de 60 kilos, pèse dans les 64 kilos en ce moment. La capacité des sportifs à atteindre leur limite de poids est évaluée au cas par cas, selon Arthur Margelidon et Antoine Bouchard : « nous on est lourd donc pour réussir la pesée, il faut vraiment arrêter de boire et de manger. Dans les dernières journées, c’est de la déshydratation. »
Aillez à l’oeil cette meute de loups affamés qui débarquera à Rio dans quelques semaines puisqu’elle en surprendra plus d’un!
Les épreuves olympiques de judo se dérouleront du 6 au 12 août à l’aréna Carioca 2.