N’oublions jamais: les olympiens canadiens qui ont fait le plus grand sacrifice

Chaque année, le 11 novembre, nous soulignons l’anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale et honorons ceux qui ont combattu au nom de tous les Canadiens.

Certains de ces soldats étaient des athlètes. Au lieu de porter la feuille d’érable aux Jeux olympiques de Berlin, en 1916, qui ont finalement été annulés, ils ont porté l’uniforme canadien sur les champs de bataille à travers l’Europe. Parmi ceux qui y ont perdu la vie, cinq étaient des olympiens canadiens :

Première Guerre mondiale (1914-1918)

Le coureur crie Alex Decoteau avait obtenu le sixième rang au 5000 m de Stockholm 1912. Cinq ans plus tard, le policier d’Edmonton est tombé au combat en octobre 1917 lors de la Seconde bataille de Passchendaele après avoir été atteint par un projectile.

Le bunker de la Première Guerre mondiale connu sous le nom de « Villa Cheddar » à Saint-Julien, en Belgique.
Le bunker de la Première Guerre mondiale connu sous le nom de « Villa Cheddar » à Saint-Julien, en Belgique. Ce bunker était une place forte allemande, qui a été prise lors de la première journée de la Troisième bataille d’Ypres. (La Presse Canadienne)

James Duffy, un autre olympien, a terminé au cinquième rang du marathon des Jeux de Stockholm avant de triompher au marathon de Boston en 1914. Le 23 avril 1915, il a succombé à ses blessures à Ypres, en Belgique.

Percival Molson a pris part à la course du 400 m aux Jeux de St. Louis en 1904 avant de mettre sur pied une troupe composée d’étudiants diplômés de l’université McGill afin de renforcer l’infanterie de la Princesse Patricia. Après avoir survécu une attaque lors de la Bataille du Mont Sorrel en Belgique en 1916, Molson a été déployé de nouveau un an plus tard et est mort en France en juillet 1917.

Le site d'enterrement de l'olympien Percival Molson, qui a été tué en action près de Vimy pendant la Première Guerre mondiale.
Le site d’enterrement de l’olympien Percival Molson, qui a été tué en action près de Vimy pendant la Première Guerre mondiale. (Photo courtoisie du Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada)

Quatre ans après avoir accédé aux demi-finales de la Coupe Davis, le désormais lieutenant Robert Powell a péri au front lors d’une charge au Vimy Ridge. Powell avait pris part aux tournois de tennis en simple et double des Jeux de Londres 1908.

Comme rameur, Geoffrey Taylor a gagné deux médailles de bronze au quatre et huit de pointe aux Jeux de Londres 1908. Il a également pris part aux Jeux de Stockholm en 1912. Trois ans plus tard il a été porté disparu lors de la Seconde bataille de Ypres. Son nom apparaît sur le Menin Gate en Belgique en l’honneur des soldats disparus.

La porte de Menin, en Belgique, où les soldats non retrouvés de la Première Guerre mondiale sont immortalisés.
La porte de Menin, en Belgique, où les soldats non retrouvés de la Première Guerre mondiale sont immortalisés.

Deuxième Guerre mondiale (1939-1945)

Seulement deux décennies plus tard, le monde était à nouveau en guerre. La Seconde Guerre mondiale a mené à l’annulation des Jeux olympique d’été et d’hiver, en 1940 et en 1944.

À nouveau, des olympiens canadiens sont montés au front et ont fait le sacrifice ultime au nom de leur pays.

L’escrimeur Don Collinge était le champion canadien au fleuret et au sabre en 1936, ce qui lui a valu une place aux Jeux olympiques de la même année à Berlin. Il a continué la compétition jusqu’à l’implication du Canada à la guerre et s’est engagé activement dans l’Aviation royale canadienne. Il obtient le rang de lieutenant d’aviation et agit en tant que navigateur au petit matin le 7 juillet 1944 lorsqu’il est tué dans un accident d’avion.

Le rameur Frank Courtney a peut-être pris part au quatre sans barreur à Los Angeles en 1932, mais il était aussi capitaine du régiment des Princess Louise Fusiliers dans la milice active non permanente. Au déclenchement de la guerre, il est transféré au régiment West Nova Scotia, où il sera promu au rang de commandant et envoyé outremer. Il reçoit des éloges pour sa bravoure, mais meurt en action en France au mois d’août 1944.

Le vétéran de la Seconde Guerre mondiale et du Débarquement de Normandie Roy Shaw salue ses camarades tombés au combat au Cimetière de guerre canadien Beny-sur-Mer
Le vétéran de la Seconde Guerre mondiale et du Débarquement de Normandie Roy Shaw, de Barrie, en Ontario, salue ses camarades tombés au combat au Cimetière de guerre canadien Beny-sur-Mer. (LA PRESSE CANADIENNE/Tom Hanson)

Harvey Lacelle était un boxeur poids coq aux Jeux de Berlin en 1936. À peine six ans plus tard, il est tué dans des bombardements au-dessus de cette même ville.

Jack Murdoch remporta une médaille de bronze en tant que membre des huit aux régates d’aviron d’Amsterdam 1928. Il aurait été tué en action en octobre 1944 aux Pays-Bas.

Le coureur de demi-fond Hugh Thompson a participé aux Jeux de Berlin en 1936 à l’épreuve du 1500 m. Freiné par une fracture à la jambe, il ne peut prendre part aux Jeux de l’Empire britannique en 1938. Lorsque la guerre est déclarée, il voyage en Angleterre pour rejoindre l’Aviation royale. Il meurt à 28 ans lors d’un écrasement d’avion en 1942.

De 2001  à 2014, les membres des Forces armées canadiennes ont participé aux efforts déployés en Afghanistan pour combattre le terrorisme et établir la démocratie dans ce pays. 158 Canadiens ont perdu la vie au service de la paix et de la liberté, notamment un Olympien :

Mark Graham a participé au relais 4×400 m aux Jeux de Barcelone 1992. Après avoir pris sa retraite de l’athlétisme, il s’est engagé dans les Forces armées canadiennes. Alors qu’il était en service pour le 1er Bataillon du Royal Canadian Regiment, le soldat Graham fut tué par des « tirs amis » lorsque son peloton a été attaqué par erreur par un avion américain le 4 septembre 2006. Il avait 33 ans.

Ils ne vieilliront pas comme nous, qui leur avons survécu
Ils ne connaîtront jamais l’outrage, ni le poids des années.
Quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore,
Nous nous souviendrons d’eux.

-Laurence Binyon