Christa Deguchi et Jessica Klimkait en combat

Le guide pour débutants du judo, du karaté et du taekwondo

Pour la première fois, le karaté se joindra au judo et au taekwondo aux Jeux olympiques, à Tokyo 2020.

Si vous n’êtes pas familier avec les caractéristiques propres à chacun de ces trois sports, il est facile de les mélanger. Voici l’occasion de découvrir leurs origines, leurs tactiques, leurs équipements et bien plus.

L’histoire du judo, du karaté et du taekwondo

L’histoire de ces sports est complexe, mais voici un rapide résumé :

Antoine Valois-Fortier, du Canada, se bat contre l’Argentin Emmanuel Lucenti en deuxième ronde du tournoi de judo des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, au Brésil, le 9 août 2016. Valois-Fortier a remporté l’affrontement et est passé au tour suivant. Photo COC/Jason Ransom

Le judo a été développé au Japon par le Dr Jigoro Kano, premier membre japonais du Comité international olympique, vers la fin du 19e siècle. Dr Kano a étudié de multiples formes d’autodéfense et a intégré les meilleures d’entre elles dans ce nouveau sport. Le judo a fait son entrée au programme olympique aux Jeux de Tokyo au Japon, en 1964.

Photo prise pendant le combat pour la médaille de bronze de la Karate 1 Premier League à Paris en 2017. La Canadienne Jumaa Haya y a affronté la Chinoise Yin Xiaoyan.

Le karaté a été officiellement reconnu comme un art martial en 1935, même si l’on peut retracer ses origines au début du 17e siècle, sur l’île d’Okinawa, située entre le Japon et le sud de la Chine. Des combats à mains nues ont été organisés après qu’une interdiction de port d’armes eut été imposée aux citoyens. Il existe deux formes de karaté. Le kumite consiste en une série de combats à un contre un, tandis qu’au kata, les athlètes sont jugés sur une démonstration de techniques chorégraphiées.

La Canadienne Melissa Pagnotta (à droite) et la Sud-Coréenne Oh Hyeri s’affrontent en taekwondo féminin, dans la catégorie des 67 kg, aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, le vendredi 19 août 2016 (Photo AP/Andrew Medichini)

Les origines du taekwondo remontent à plus de 1000 ans, sur la péninsule coréenne. Banni pendant la première moitié du 20e siècle par le gouvernement de l’occupation japonaise, cet art martial continuait d’être transmis en secret par des maîtres. Après la Deuxième Guerre mondiale, une démonstration devant le premier président de la Corée du Sud a permis de distinguer cette discipline du karaté et des gymnases ont commencé à ouvrir partout au pays dans les années 1950. Le taekwondo est officiellement devenu une discipline olympique aux Jeux de Sydney, en 2000.

Que portent les athlètes en judo, karaté et taekwondo?

Au judo, les judokas portent le judogi blanc ou bleu. Au karaté, les karatékas enfilent un karaté-gi blanc, avec une ceinture bleue ou rouge et des gants de la même couleur. Les combattants qui pratiquent le taekwondo enfilent un dobok blanc. Ils doivent aussi porter un protecteur sur leur poitrine et leur tête, ainsi que sur leurs aines, leurs avant-bras et leur menton. Ils portent aussi des gants, un protecteur buccal et des bas dotés de récepteurs, liés au système de pointage électronique.

Comment gagner au judo, au karaté et au taekwondo?

Les rencontres de judo durent quatre minutes et le but pour les compétiteurs est de contrôler leurs adversaires grâce à des projections, du travail au sol et des prises. Les coups et les coups de pied ne sont pas permis. Un ippon (point entier) est accordé et le combat est terminé quand un(e) adversaire est projeté(e) au sol sur le dos avec vitesse, force et habileté.

Un waza-ari (demi-point) est marqué pour un lancer moins puissant qu’un ippon, donc pour un lancer qui fait atterrir l’adversaire sur le côté, les épaules ou le fait rouler sur le dos. Si le ou la judoka est capable d’immobiliser son adversaire pendant 10 secondes, un waza-ari est aussi accordé. Une immobilisation de 20 secondes est considérée comme un ippon (point complet) et une victoire automatique. Deux waza-ari équivalent à un ippon.

Au karaté kumite, les rencontres masculines durent trois minutes et les affrontements féminins, deux minutes. Pour chaque coup de pied, prise ou coup donné à un(e) adversaire, un, deux ou trois points peuvent être accordés selon la qualité de la technique. Le but est d’obtenir un maximum de points et une rencontre peut prendre fin prématurément, quand un(e) combattant(e) obtient une avance de huit points.

Au karaté kata, chaque compétiteur(trice) peut choisir parmi 98 techniques reconnues et doit exécuter une variété de mouvements, qui sont jugés selon leur sens de synchronisme, leur force, leur puissance, leur équilibre et leur rapidité.

Les combats de taekwondo sont disputés sur un tapis octogonal. Les athlètes s’affrontent dans trois rondes de deux minutes et le gagnant ou la gagnante est celui ou celle qui obtient le plus de points. Une ronde « en or » est ajoutée en cas d’égalité. Dépendant du type d’attaque et de l’endroit où elle atterrit, on peut attribuer d’un point (pour un coup à la poitrine) jusqu’à cinq (pour un coup de pied retourné à la tête).

Existe-t-il des catégories de poids au judo, au karaté et au taekwondo?

Il existe des catégories de poids au judo, au karaté kumite et au taekwondo, qui sont déterminées par le poids maximal accepté, afin de s’assurer que les affrontements sont équitables.

Au judo, il existe des catégories de poids pour chaque genre, variant entre 60 et 100 kg et plus chez les hommes, et entre 48 et 78 kg et plus chez les femmes.

En karaté kumite, il existe trois catégories de poids par genre tandis que le kata n’est divisé qu’en deux catégories, hommes et femmes.

Le taekwondo compte quatre catégories de poids olympique par genre, allant de 58 à 80 kg et plus chez les hommes et de 49 à 67 kg et plus chez les femmes.

Quels Canadiens se sont démarqués au judo, au karaté et au taekwondo?

Nicolas Gill a participé à quatre Jeux olympiques et remporté deux médailles. Il a gagné le bronze à Barcelone 1992 et l’argent à Sydney 2000. Gill a porté le drapeau canadien à la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Athènes 2004. Il est maintenant directeur de la haute performance à Judo Canada et il était l’entraîneur d’Antoine Valois-Fortier quand ce dernier a remporté une médaille de bronze à Londres 2012.

Nicolas Gill.

À Beijing 2008, Karine Sergerie a décroché la médaille d’argent dans la catégorie des 67 kg chez les femmes, ce qui est à ce jour, le meilleur résultat olympique canadien en taekwondo.

Si le karaté fait son entrée à Tokyo 2020, il est pratiqué aux Jeux panaméricains depuis 1995. Aux Jeux de Lima 2019, Daniel Gaysinsky et Kathryn Campbell ont chacun remporté une médaille d’argent en karaté kumite pour le Canada.