11 incroyables retours à la compétition d’Équipe Canada
Un retour en force qui mène à un revirement inattendu, voilà un scénario dont sont faits les plus grands films sur le sport. Pour certains athlètes d’Équipe Canada, ce n’est pas de la fiction, mais bien la réalité.
Qu’il s’agisse d’une maladie grave, d’une blessure qui rendait impossible – pensait-on – tout retour au sommet, ou d’une simple pause de la compétition avant de reprendre le collier, voici des exemples d’athlètes qui ont su montrer que les grands retours sont possibles, performances à l’appui.
Tessa Virtue et Scott Moir (patinage artistique)
Bien que nous aimerions que les deux enfants chéris des Canadiens restent unis à jamais, cela n’a pas toujours été le cas. Après qu’ils eurent raflé deux médailles d’argent à Sotchi 2014, Tessa Virtue et Scott Moir ont pris une pause de la compétition d’une durée de deux ans. Au cours de cette période, ils ont réalisé qu’ils avaient encore des choses à prouver. À leur troisième et dernière présence aux Jeux olympiques à PyeongChang 2018, ils ont remporté deux fois l’or et sont devenus les patineurs artistiques les plus décorés dans l’histoire des Jeux olympiques. Quel incroyable retour, pas vrai ?
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Silken Laumann (aviron)
En 10 semaines seulement, Silken Laumann est passée d’un moment où on lui a dit que sa carrière en aviron était peut-être terminée à un autre où elle s’est retrouvée debout sur le podium à Barcelone 1992. Après avoir vu sa jambe droite être broyée dans un accident sur l’eau avec une embarcation beaucoup plus imposante, Laumann a subi cinq interventions chirurgicales et a disputé les Jeux enrubannée de bandages, le couteau entre les dents. La championne du monde en titre est allée chercher la médaille de bronze dans l’épreuve féminine du skiff pour ainsi nous faire vivre une belle histoire de retour en force comme nous en voyons rarement.
Harry Jerome (athlétisme)
Olympien de trois Jeux, Harry Jerome a établi sept records du monde au fil de sa carrière, mais il a aussi dû franchir plusieurs obstacles. À ses débuts olympiques à Rome 1960, Jerome a subi une déchirure à l’ischiojambier pendant sa demi-finale au 100 m. Incapable de finir la course, on l’a étiqueté de« lâcheur » et on a conclu qu’il avait cédé sous la pression. Par la suite, aux Jeux de l’Empire et du Commonwealth britanniques en 1962, Jerome a subi une déchirure au quadriceps gauche, ce qui l’a obligé à subir une intervention chirurgicale afin de la réparer.
Bien que plusieurs athlètes auraient accroché leurs crampons dans ces circonstances et pris leur retraite, Jerome s’est rendu jusqu’aux Jeux de Tokyo 1964. Après ses deux blessures graves, accéder aux JO représentait un exploit en soi – mais Jerome visait surtout de réduire ses détracteurs au silence. Non seulement a-t-il remporté la demi-finale du 100 m, il a mis la main sur la médaille de bronze, ce qui lui a valu le respect qu’il méritait en tant qu’un des hommes les plus rapides au monde.
Mark McMorris (snowboard)
Après son horrible accident de snowboard survenu hors piste en 2017, qui l’a laissé avec une rupture de la rate, un bassin fracassé et un poumon collabé, l’avenir de Mark McMorris était incertain. Bien qu’il ait frôlé la mort, cela ne l’a pas arrêté. Non seulement a-t-il obtenu sa place au sein de l’équipe des Jeux de PyeongChang 2018, mais il s’est retrouvé sur le podium, une médaille de bronze au cou à la suite d’une épreuve de slopestyle où on l’a vu réaliser un retour qui n’était rien de moins que spectaculaire.
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Max Parrot (snowboard)
Aux côtés de McMorris sur le podium à PyeongChang se trouvait Max Parrot, qui s’est emparé de la médaille d’argent au slopestyle. Sauf qu’un an plus tard, Parrot allait être confronté aux neuf mois les plus éprouvants qu’il n’aurait pu jamais imaginer. Le médaillé olympique a annoncé qu’il avait le cancer et il a subi des traitements qui, a-t-il dit, ont mis son corps à l’épreuve comme jamais auparavant.
Malgré un diagnostic de lymphome de Hodgkin et une période de six mois de chimiothérapie, Parrot a décidé de disputer les X Games à Oslo, deux mois seulement après la fin des traitements. Si ce n’était pas assez impressionnant en soi, Parrot a remporté l’épreuve de Big Air. Maintenant en rémission, Parrot a retrouvé toutes ses forces. Voilà un retour vraiment inspirant, et nous sommes impatients de voir ce qu’il réussira à faire à la prochaine étape de sa carrière.
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Roseline Filion (plongeon)
Nom familier dans l’univers du plongeon, Roseline Filion a fait sa marque avec sa partenaire Meaghan Benfeito aux Jeux de Londres 2012, quand ces deux athlètes ont remporté le bronze à l’épreuve du 10 m synchro. Deux mois seulement avant que la Coupe du monde de la FINA (et dernière occasion de qualification olympique) ait lieu en février 2016, Filion a subi une fracture à la cheville droite. Incapable de mettre la moindre pression sur son pied, elle a vu son programme d’entraînement être perturbé. Même si elle n’avait pas sa mobilité complète, elle a obtenu sa qualification pour l’épreuve individuelle pour les Jeux de Rio 2016. Vous croyez que son retour s’est arrêté là ?
Aux Jeux olympiques, Filion et Benfeito ont remporté leur deuxième médaille de bronze d’affilée. Son parcours montre à quel point les athlètes d’Équipe Canada savent faire preuve de détermination.
Denny Morrison (patinage de vitesse sur longue piste)
Une année seulement après qu’il eut raflé une médaille d’argent et une de bronze aux Jeux de Sotchi 2014, Denny Morrison a été victime d’un accident de moto qui a failli le tuer. La collision l’a laissé avec une fracture au fémur, une déchirure au ligament croisé antérieur et des contusions internes. Après s’en être remis, il a dû composer avec un autre souci sur le plan médical, alors qu’il a subi un accident vasculaire cérébral pendant qu’il faisait du vélo de montagne en avril 2016. Même si les probabilités n’étaient pas en sa faveur, Morrison a repris l’entraînement quelques mois plus tard.
Quand il a fait son entrée dans le stade à l’occasion de la Cérémonie d’ouverture de PyeongChang 2018, il l’a fait aux côtés de son épouse Josie, elle aussi une athlète en patinage de vitesse et « l’ange gardien » de Morrison, elle qui a reconnu les signes de son AVC et a demandé l’aide nécessaire. C’est là une histoire qui est émouvante pour tout le monde.
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Georgia Simmerling (cyclisme sur piste/ski cross)
C’est difficile de se faire une place dans l’équipe olympique, nous le savons tous, mais Georgia Simmerling a rehaussé le niveau de difficulté à ce titre, faisant en sorte que son retour soit d’autant plus remarquable. L’olympienne d’été et d’hiver n’a reculé devant rien pour décrocher sa place au sein de l’équipe de Tokyo 2020 en cyclisme sur piste après avoir été exclue de l’équipe pour les Jeux de PyeongChang 2018.
Quelques semaines seulement avant les Jeux d’hiver allaient commencer, Simmerling a subi des fractures aux deux jambes à l’occasion d’un accident de ski cross survenu dans une épreuve de Coupe du monde, alors que pratiquement tous les ligaments de son genou gauche se sont déchirés. Malgré sa blessure crève-coeur, Simmerling a enfourché de nouveau le vélo pour réussir à se qualifier pour Tokyo 2020 et assurer sa place à des Jeux olympiques pour la quatrième fois de sa carrière.
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Andre De Grasse (athlétisme)
Andre De Grasse est devenu un nom familier après qu’il eut remporté trois médailles aux Jeux de Rio 2016. Un an après avoir vécu cet instant parfait avec Usain Bolt en demi-finale du 200 m, le monde était prêt à revoir ces deux-là se livrer une nouvelle bataille. Les partisans ont espéré un affrontement direct à l’occasion des Championnats du monde de 2017, mais cela ne s’est jamais matérialisé. De Grasse a subi une blessure à l’ischiojambier quelques jours auparavant et il n’a pas été en mesure de concourir.
Les blessures ont aussi affecté sa saison 2018, mais en dépit de ces difficultés, De Grasse est revenu en force en 2019. Il a raflé des médailles au 100 m ainsi qu’au 200 m aux Championnats du monde, faisant de lui le seul homme à accéder au podium dans chacune de ces deux épreuves de sprint. Il a donc su rattraper le temps perdu, c’est le moins qu’on puisse dire !