La recrue Mitchell sprinte vers l’or olympique à Tokyo 2020
Kelsey Mitchell affirmait être emballée à l’idée d’affronter les meilleures au monde au sprint féminin des Jeux de Tokyo 2020.
« La crème de la crème est ici », indiquait Mitchell à la 13e journée des Jeux, peu après avoir pris le cinquième rang de l’épreuve féminine du keirin au Vélodrome d’Izu. « Tout le monde va offrir sa meilleure performance sur la piste alors je suis ravie de penser où je me retrouverai dans ce groupe. »
Trois jours plus tard, Mitchell s’est pointée au sommet du groupe pour atterrir sur la plus haute marche du podium.
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L’athlète de 27 ans a balayé l’Ukrainienne Olena Starikova en deux manches consécutives de la finale du sprint, pour rejoindre Lori-Ann Muenzer comme seules Canadiennes championnes olympiques de l’histoire en cyclisme sur piste. Muenzer a aussi remporté l’or au sprint aux Jeux d’Athènes 2004.
« C’est magnifique. Je ressens quelque chose d’incroyable, a déclaré Mitchell après sa course. Je ressens beaucoup d’émotions et tout ce à quoi je pense maintenant, c’est à ma famille, mes amis, mes coéquipiers, au personnel de Cyclisme Canada et à tous ceux qui ont rendu ce moment possible! Vous m’avez poussée jusqu’ici et je suis tellement reconnaissante que tout le travail acharné porte fruit. »
Mitchell a mené la course de la première manche de la finale d’un bout à l’autre, résistant à une poussée de Starikova vers la fin. En deuxième manche, Mitchell s’est d’abord retrouvée derrière, mais a choisi de foncer en tête à mi-chemin, maintenant son avance jusqu’à la ligne d’arrivée.
Assurée de monter sur le podium simplement en passant en finale, Mitchell a parlé de l’importance de garder ses pensées à la bonne place pour ensuite monter sur la plus haute marche du podium.
« Je désirais vraiment, vraiment régler la finale en deux manches. C’est ce que j’ai pu faire, bien que ce soit rare pour moi puisque je me retrouve habituellement à disputer une troisième manche, indiquait Mitchell en riant. C’était pour moi la cerise sur le gâteau. »
« Voir tout le monde venir ensemble… c’était tellement un effort d’équipe. Je suis vraiment reconnaissante de tous ceux qui m’entourent. »
L’ascension de Mitchell est plutôt spectaculaire. Après avoir passé cinq ans sur la scène universitaire nationale comme joueuse de soccer avec les Pandas de l’Université de l’Alberta, Mitchell a participé au Camp des recrues RBC en 2017 ou elle a été identifiée par Cyclisme Canada. Elle a commencé à s’entraîner avec l’équipe nationale de cyclisme sur piste en 2018 et a remporté trois médailles aux Championnats canadiens plus tard au cours de la même année.
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En 2019, Mitchell a décroché l’or au sprint des Jeux panaméricains de Lima 2019. Elle détient aussi le record du monde de l’épreuve grâce à un chrono époustouflant de 10.154 secondes.
La Canadienne ajoute maintenant un titre olympique à son palmarès déjà plutôt étoffé. Pas mal pour quelqu’un qui a commencé à rouler dans un vélodrome pour la première fois il y a quelques années seulement.
Mitchell ne sera plus une inconnue ni une négligée au sprint dans les années à venir, un fait qui la rend bien fière.
« Il y a toujours de la pression. En fond d’écran sur mon téléphone, j’ai les mots ‘la pression est un privilège’. J’apprécie la pression et je sais que je l’ai méritée. »
Mitchell est passé en finale du sprint après avoir vaincu l’Allemande Emma Hinze en trois manches en demi-finale. La Canadienne avait d’abord remporté la première manche pour ensuite perdre la deuxième au fil d’arrivée aux mains d’Hinze. Mitchell a profité du ralentissement de Hinze à mi-chemin dans la course de troisième manche pour passer devant l’Allemande et ainsi décrocher son billet pour la finale.
La veille, Mitchell a vaincu sa compatriote Lauriane Genest en quart de finale pour accéder à la demi-finale. Genest a remporté le bronze au keirin féminin et a pris le huitième rang du sprint.
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C’est la deuxième fois seulement que le Canada remporte deux médailles en cyclisme sur piste au cours de mêmes Jeux olympiques, égalant cet exploit réalisé par Brian Walton (argent à la course aux points chez les hommes) et Curt Harnett (bronze au sprint masculin) aux Jeux d’Atlanta 1996.
Mitchell espère que ces Jeux de Tokyo ne font que marquer le commencement d’une belle séquence pour le Canada au vélodrome.
« Le Canada est une menace et je pense que nous avons prouvé cela ici. Nous sommes forts, nous sommes les meilleurs. Cyclisme Canada s’élève maintenant parmi l’élite mondiale. »