Tokyo 2020 sous le signe de la rédemption et de la croissance pour l’équipe canadienne d’athlétisme
Il a fait aussi chaud et aussi humide que les prévisions l’annonçaient pour les épreuves d’athlétisme aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. Cependant, les athlètes canadiens ont démontré qu’ils étaient prêts et ils ont à leur tour chauffé la concurrence pour trouver leur place sur le podium.
Après 10 jours de compétition, le Canada conclura ces Jeux olympiques avec six médailles (deux d’or, une d’argent et trois de bronze) en athlétisme, égalant son total des Jeux de Rio 2016. Le chef de file de cette équipe a été Andre De Grasse qui est monté trois fois sur le podium du Stade olympique. Il n’a jamais raté le podium olympique dans une épreuve à laquelle il a participé au cours de sa carrière et il espère poursuivre sur ce rythme vers Paris 2024 dans trois ans.
Avant de penser à l’avenir, prenons le temps de souligner certaines des performances, des réalisations et les débuts olympiques les plus remarquables de l’athlétisme canadien que nous avons vus au Japon au cours de la dernière semaine et demie.
Andre De Grasse
Avant les Jeux de Tokyo 2020, le nom d’Andre De Grasse était devenu synonyme de l’athlétisme canadien et un visage familier de ce sport à l’échelle mondiale. Après avoir décroché trois autres médailles au Japon, De Grasse a porté à six podiums son total en carrière, se hissant au deuxième rang derrière la nageuse Penny Oleksiak (qui a aussi remporté trois médailles à Tokyo) au sommet des médaillés de l’histoire olympique canadienne.
En plus de sa médaille d’or lui procurant le titre de champion olympique au 200 m, De Grasse repartira de Tokyo avec deux médailles de bronze, au 100 m et au relais 4×100 m.
Avons-nous aussi mentionné qu’il a abaissé son record canadien et établi des marques personnelles? De Grasse était reconnaissant après avoir réalisé son meilleur chrono (9,89 s) en finale du 100 m, avant d’améliorer son record canadien à deux reprises au 200 m, en demi-finale et en finale. Il a réalisé un chrono de 19,73 s en demi-finales avant d’inscrire un temps de 19,62 s en finale pour créer un « choc pour le monde entier » au sommet du podium.
Damian Warner
À ses troisièmes Jeux olympiques, Damian Warner a donné tout ce qu’il avait au décathlon pour réaliser le rêve de célébrer au sommet du podium olympique.
Participant à l’éreintante compétition de deux jours composée de 10 épreuves, Warner a pris la tête dès la première de ces épreuves et il n’a plus regardé derrière. Dans une classe à part, il a établi la meilleure performance olympiques de décathlon au 100 m (10,12 s), au 110 m haies (13,46 s) et au saut en longueur (8,24 m), puis il est devenu le quatrième décathlonien seulement à passer la barre de 9000 points avec une récolte de 9018 points, battant ainsi le record olympique établi par l’Américain Ashton Eaton. Warner devient aussi le premier champion olympique canadien au décathlon.
Geneviève Lalonde
Elle n’aura pas de médaille pour souligner sa performance aux Jeux de Tokyo 2020, mais Geneviève Lalonde reviendra certainement satisfaite de sa performance au 3000 m steeplechase féminin. Après avoir vu son record canadien être battu par sa coéquipière Regan Yee plus tôt cette année, Lalonde savait qu’il y avait quelque chose de spécial qui se tramait quand elle s’est présentée sur la ligne de départ de sa demi-finale. Une fois sa course terminée, 9 minutes 22,64 secondes minutes plus tard, Lalonde avait repris le record canadien, près de cinq secondes sous l’ancienne marque et sept secondes de moins que sa marque personnelle.
Elle ne s’est arrêtée là puisqu’elle s’est qualifiée pour la finale où elle a réalisé un temps de 9:22,40, un autre record, pour prendre le 11e rang de l’épreuve, le meilleur résultat olympique de l’histoire pour une athlète canadienne.
Mohammed Ahmed
Vous pouvez le constater sur son visage chaque fois qu’il s’élance sur la piste, Mohammed Ahmed est un battant. Après avoir lancé la participation canadienne au Stade olympique de Tokyo en prenant le sixième rang du 10 000 m masculin, Ahmed a saisi l’occasion sans hésitation au 5000 m avec une course constante et une poussée en fin de course, profitant du dernier tour pour se hisser sur la deuxième marche du podium.
Médaillé de bronze des Championnats du monde de 2019 et détenteur du troisième temps mondial sur la distance cette saison avant les Jeux de Tokyo 2020, Ahmed a amélioré sa quatrième place réalisée aux jeux de Rio 2016, en remportant la première médaille olympique canadienne dans une épreuve de fond sur piste masculine.
Evan Dunfee
Du côté de Sapporo, Evan Dunfee ne pourrait pas avoir écrit un meilleur scénario d’au revoir pour la plus longue épreuve olympique de marche. L’athlète de Richmond en Colombie-Britannique a inscrit un chrono de 3 heures 50 minutes 59 secondes pour remporter sa première médaille à l’épreuve masculine du 50 km marche.
Pensant à ses amis, à sa famille et aux paroles de sa grand-mère, Dunfee était extrêmement ravi alors qu’il fonçait sur la dernière ligne droite vers le fil d’arrivée en route vers sa médaille de bronze olympique.
Concourant par un temps chaud et humide autour du Parc Odori de Sapporo, sa médaille de bronze est la première du Canada aux Jeux olympiques à l’épreuve du 50 km marche, améliorant sa quatrième place réalisée aux Jeux de Rio 2016.
Malindi Elmore
16 ans après ses premiers Jeux olympiques à Athènes en 2004, Malindi Elmore a effectué son retour aux Jeux cet été à Tokyo 2020.
Échangeant ses crampons du 1500 mètres pour des chaussures de marathonienne, l’athlète de Kelowna en Colombie-Britannique a pris le neuvième rang du marathon féminin, dans un temps de 2 h 30 min 59 s. Elle a ainsi obtenu le meilleur résultat canadien de cette course, devant Natasha Wodak (13e) et Dayna Pidhoresky (73e).
Après avoir raté la qualification pour les Jeux olympiques de 2008 et de 2012, Elmore avait accroché ses crampons et pris ses distances du sport. Cependant, après son premier marathon en 2019, le feu a été réanimé en elle au point où l’idée d’un retour aux Jeux a fait son chemin. Deux ans plus tard, elle a réalisé le deuxième résultat canadien de l’histoire au marathon féminin.
Relais masculin 4×100 m
Médaillée de bronze aux Jeux de Rio en 2016, l’équipe canadienne masculine composée d’Aaron Brown, Jerome Blake, Brendon Rodney, et De Grasse, a défendu sa place sur la troisième marche du podium avec succès, remportant une autre médaille de bronze de l’épreuve aux Jeux de Tokyo 2020. Fiers de leur moment et de leurs réalisations les sprinteurs ont promis d’être plus forts et plus rapides à Paris 2024 dans l’espoir de changer la couleur de leur médaille, un mantra qui a certainement fonctionné pour l’équipe de soccer féminin.
En pleine montée
Le Canada comptait plusieurs athlètes qui en étaient à leurs premiers Jeux à Tokyo, prouvant déjà qu’ils appartenaient à l’élite mondiale.
Camryn Rogers a offert des performances dominantes au lancer du marteau féminin, n’ayant d’abord besoin que d’un jet pour accéder à la finale, ou elle a ensuite pris le cinquième rang, le meilleur résultat canadien de l’histoire.
Justyn Knight a maintenu la cadence avec les meneurs du 5000 m chez les hommes, prenant le troisième rang de sa vague préliminaire avant de franchir la ligne d’arrivée au septième rang de la finale en 13 min 04,38 s.
Django Lovett a bien fait face à la pression de se retrouver en finale du saut en hauteur, franchissant la barre à 2,28 m dans les qualifications pour être le seul Canadien à accéder à la finale, où il a terminé huitième grâce à un bond de 2,30 m.
Le relais féminin du 4×400 m composé d’Alicia Brown, Madeline Price, Kyra Constantine et Sage Watson ont possiblement répété leur performance de Rio 2016 en prenant le quatrième rang de la finale, mais l’équipe a améliorée son chrono de 3 min 26,43 s, avec sa meilleure sortie de la saison en 3:21,84. L’équipe cherchera à faire mieux encore à Paris 2024.