Une histoire d’esprit d’équipe : Carlton Chambers a pris une décision difficile et aidé Équipe Canada à gagner l’or
Aux Jeux olympiques d’Atlanta 1996, le relais masculin 4 x 100 m a été le théâtre de l’un des plus beaux exploits du sport canadien de l’histoire.
Le quatuor formé de Robert Esmie, Glenroy Gilbert, Bruny Surin et Donovan Bailey on battu les Américains sur leur propre terrain pour gagner la médaille d’or et établir un record canadien qui tiendra 20 ans.
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Mais cette victoire aurait sans doute été impossible, n’eût été un travail d’équipe à l’extérieur de la piste d’athlétisme.
L’athlétisme n’est généralement pas considéré comme étant un sport d’équipe, sauf en ce qui concerne les courses à relais. Les quatre coureurs de l’équipe courent chacun une partie de la course puis passent un témoin au coureur suivant. Chaque athlète a son rôle et chacun doit courir un sprint de classe mondiale.
À 21 ans, Carlton Chambers était le plus jeune membre de l’équipe canadienne du relais 4×100 m. De nombreuses photos des champions olympiques souriant et tenant leurs médailles d’or sur le podium ont été prises, mais vous ne verrez Chambers sur aucune d’entre elles. Pourtant, il a joué un rôle clé dans la victoire.
Chambers a couru en qualifications du 200 m avant de jouer son rôle de premier coureur du relais 4×100 m. Alors qu’il terminait son sprint individuel, il savait que quelque chose n’allait pas.
« J’ai eu une petite torsion à l’aine. Ma douleur m’empêchait de courir comme d’habitude », se souvient-il. J’avais mal. »
Il pensait avoir suffisamment de temps pour récupérer et se préparer pour le relais à venir. L’équipe de physiothérapeutes, de massothérapeutes et de médecins a fait de son mieux pour l’aider. Il semblait que des progrès avaient été réalisés et il était prêt à tuer son rôle dans la course du Canada pour la médaille d’or.
Lors de la première vague du relais, Chambers a ressenti un inconfort à l’aine. Son sprint n’était pas à la hauteur de ses standards habituellement élevés. Toutefois, les entraîneurs étaient concentrés sur l’échange du témoin entre les deux derniers coureurs, Surin et Bailey. En qualifications, ils se déplaçaient si vite qu’ils ont failli rater le dernier échange du témoin. Cela aurait pu entraîner une disqualification, donc personne n’a prêté beaucoup d’attention à la course plus lente que d’habitude de Chambers.
En demi-finale, il était clair que Chambers était le coureur le plus lent de l’équipe. Il savait pourquoi, même si les autres ne le savaient pas. Essayer plus fort ne fonctionnerait pas. Sa blessure cachée pouvait ruiner les chances du Canada d’obtenir une médaille.
Tout de suite après la course, Chambers a eu une conversation avec Mark Lindsey, un chiropraticien qui était aux Jeux pour travailler avec Bailey. Alors qu’il peinait à faire sa routine de récupération, Chambers a parlé à Lindsay de sa blessure. Son aine n’allait tout simplement pas bien et il était incapable de courir avec sa puissance et sa vitesse normales. Même si l’équipe s’était qualifiée pour la finale, Chambers savait au fond de son cœur que son parcours olympique devait se terminer, sinon sa blessure nuirait à l’équipe.
« C’était l’une des décisions les plus difficiles de toute ma vie. »
C’était difficile pour Carlton d’avouer qu’il était blessé et de laisser sa place à quelqu’un d’autre.
« Je pleurais quand Mark l’a annoncé au reste de l’équipe ».
Malgré ses larmes, il savait que c’était la bonne chose à faire.
Compte tenu de cette blessure, Esmie est devenu le premier coureur du relais pour la finale. Il était dans la meilleure forme de sa vie et prêt à amorcer le relais avec un départ explosif. Esmie était si confiant qu’il s’était rasé les mots « BLAST OFF » (« C’est un décollage », en anglais) dans les cheveux pour signifier à tout le monde qu’il était là pour gagner.
Avant la finale, Chambers a serré Esmie dans ses bras et lui a dit : « Ça va être ton heure de gloire. » Chambers était dans les gradins pour encourager son équipe en route vers la médaille d’or.
Chambers a appris l’importance de l’esprit d’équipe tout jeune, en jouant au soccer. Aujourd’hui, il entraîne des sprinteurs à Mississauga, en Ontario. Il enseigne l’importance de l’esprit sportif et du travail d’équipe à ses athlètes.
« Ma mère était une joueuse d’équipe. Elle prenait soin d’enfants qui venaient de la Jamaïque, et à son travail, elle était membre du syndicat. C’est elle qui m’a montré à penser aux autres avant de penser à moi-même. On se sent bien quand on aide les autres. »
L’histoire de Carlton Chambers a d’abord été partagée dans le cadre de la collection Histoire des Noirs du Programme scolaire olympique canadien. Les ressources au lien ci-dessus sont disponibles pour différents niveaux de lecture et sont accompagnées de questions de discussion et d’activités d’apprentissage.