Les Olympiens célèbrent l’amour
La mythologie romaine dit que la flèche de Cupidon peut frapper à tout moment : en classe, au travail, au centre commercial ou au parc. Alors pourquoi pas sur le terrain de jeu lorsqu’il s’agit des Olympiens canadiens?
En cette journée de Saint-Valentin, de nombreux athlètes passeront la journée ensemble après avoir été unis par un lien renforcé par le sport. Pour Athlétisme Canada, les coéquipiers Justyn Warner, de Markham (Ontario), et Nikkita Holder-Warner, de Pickering (Ontario), la journée du 14 février sera leur première ensemble comme mari et femme puisqu’ils se sont mariés le 12 octobre 2012.
Amis d’enfance depuis l’âge de 13 ans, l’année 2012 évoquera beaucoup de souvenirs pour les époux. Ils ont tous deux remporté un titre national, Justyn au 100 mètres et Nikkita au 100 mètres haies, et ensemble ils ont été nommés pour représenter leur pays aux Jeux olympiques de Londres. Avec l’aide de leur famille, le couple le plus rapide du Canada, aux dires des athlètes, a été en mesure de trouver le temps de planifier un mariage quand il n’était pas en quête d’un record du monde.
« Les préparatifs ont été des plus stressants », raconte Nikkita Holder-Warner. « Mais la journée s’est tellement bien déroulée. C’était merveilleux et le temps a passé très vite. L’instant d’un clin d’œil et c’était fini. J’ai été triste et déprimée. »
Ils se donnent chacun le mérite d’avoir excellé dans leur sport respectif et font remarquer combien la vie est plus facile quand son partenaire comprend les enjeux qu’occasionnent les horaires d’entraînement et de voyage.
« Cela nous donne de l’équilibre à tous les deux et à notre relation », explique Justyn Warner. « C’est parfois totalement fou et d’autres fois facile. Nous pouvons cependant très certainement compter sur nos réussites distinctes et ainsi nous pousser à nous dépasser. Nous ne serions pas où nous en sommes sans l’autre. »
Ramer pour l’amour
Ce sont l’éducation et l’aviron qui ont uni les Olympiens et résidents de Victoria (C.-B.) Gabe Bergen et Lindsay Jennerich. Les diplômés de l’Université de Victoria ont ajouté beaucoup à leur cv depuis qu’ils forment un couple. Ils ont notamment participé ensemble à cinq Championnats du monde, à une édition des Jeux olympiques et à plusieurs Coupes du monde, sans mentionner les milliers d’heures d’aviron qu’ils ont passées avec le même groupe d’entraînement.
« Je sais que le succès que je connais en aviron n’aurait pas la même ampleur si je n’avais pas reçu le soutien constant et inconditionnel que Gabe m’a offert au cours des ans », affirme Lindsay Jennerich, championne du monde 2010 en deux de couple léger avec sa partenaire Tracy Cameron. « Les mots sont faibles pour exprimer ce que signifie que d’avoir à ses côtés quelqu’un qui comprend vos objectifs et qui tentent de les réaliser lui aussi. »
Une première rencontre bizarre
Malindi Elmore, de Kelowna (C.-B.), ne s’attendait pas à rencontrer son futur époux Graham Hood, de Winnipeg (Manitoba), à 16 ans en 1996 à la compétition d’athlétisme Harry Jerome. Tout comme elle ne s’attendait pas non plus à lui remettre des fleurs quand il a remporté la victoire au 1 500 mètres, et ce parce qu’elle avait perdu à pile ou face. C’est pourtant ce qui s’est passé en ce jour fatidique au Abbotsford Rotary Stadium, à Abbotsford (C.-B.), lorsque Malindi Elmore a été chargée, avec un autre athlète, de remettre les bouquets aux champions et championnes de l’épreuve de 1 500 mètres. Seulement, Malindi et l’autre bénévole voulaient tous les deux remettre les bouquets aux dames. Malindi Elmore avait hâte de rencontrer ses idoles, tandis que l’autre bénévole avait un faible pour une jolie blonde qui faisait également partie de la course. Après avoir perdu à pile ou face, Malindi a dû se contenter de remettre le bouquet du gagnant dans les mains moites de son futur époux.
Malindi Elmore dit que plusieurs années ont passé et qu’ils se sont croisés périodiquement, mais que rien n’est survenu avant qu’une fête d’après-compétition, en 2004, leur ait fait réaliser tout ce qu’ils avaient en commun en plus d’être deux coureurs de demi-fond : Malindi Elmore a représenté le Canada à l’épreuve de 1 500 mètres en 2004 et Graham Wood a représenté le Canada à la même épreuve en 1992 et 1996. Le fait de vivre dans deux villes différentes ne les a jamais empêchés d’explorer ce que pouvait leur réserver l’avenir comme couple. Comme athlètes, rien ne leur semblait plus naturel que leur relation à distance soit le fruit d’escales à l’aéroport, de courriels, d’appels outremer par Skype et de réunions à des compétitions d’athlétisme.
« Ça a fonctionné et nous nous sommes retrouvés fiancés et mariés quelques années plus tard », raconte Malindi Elmore. « Et les fleurs que je lui a remises? Qui sait quel rôle elles ont joué dans toute l’histoire. C’est mignon de penser que j’avais 16 ans, que je pesais 90 livres mouillée, que je portais des broches et que j’arborais une coupe de cheveux « expérimentale » quand j’ai remis un bouquet à l’homme que j’allais marier 11 ans plus tard… et avec qui j’allais vivre heureuse pendant longtemps. »
Roman d’amour à Whistler
Ils se connaissent depuis presque toute leur vie. Davey Barr et Julia Murray, originaires tous deux de Vancouver (C.-B.), étaient loin de se douter que de grandir à Whistler allait un jour les faire vivre une histoire d’amour. À 13 ans, Davey Barr empilait du bois pour la mère de Julia Murray, quand la petite n’avait que deux ans. Plus tard, ils ont vécu ensemble et ont concouru ensemble en ski cross aux Jeux olympiques d’hiver de 2010, chez eux. Les deux athlètes, membres de la première équipe canadienne de ski cross qui a commencé à faire de la compétition en 2007-2008, ont maintenant pris leur retraite, mais selon Julia Murray, leur amour continue de s’épanouir en raison des petites attentions qu’ils se portent l’un à l’autre.
« Nous faisons tous les jours un petit quelque chose de spécial pour l’autre », explique Julia Murray. « Nous nous cachons des petits cadeaux, comme ça, pour le plaisir, un peu partout dans la maison. Ne cessez jamais de faire ce que vous aimez avec l’être cher – c’est ce qui rappelle pourquoi vous les aimez. »
La chance au rendez-vous de l’amour
Une rencontre fortuite a uni les Olympiens Kelly VanderBeek, de Kitchener (Ontario), et David Ford, d’Edmonton (Alberta). Kelly VanderBeek, skieuse, et David Ford, kayakiste olympique à cinq reprises, ont été invités à la dernière minute à participer à un événement de presse à Toronto, il y a de cela plus de dix ans. « Et ce qui devait arriver arriva », disent-ils.
« Heureusement pour nous, nous avons fait le voyage qui allait devenir le début de notre histoire d’amour », raconte Kelly VanderBeek. « Maintenant ensemble depuis plus de 10 ans, nous nous sommes mariés il y a trois ans et demi dans la région côtière de la Colombie-Britannique appelée « Sunshine Coast ». Le sport nous a unis, nous unit encore aujourd’hui et nous fera vivre de grandes expériences de vie dans le futur. »
Et voilà, comme le prouvent de nombreux membres de l’Équipe olympique canadienne et leurs partisans de partout dans le pays… le sport est des plus romantiques.
– George Fadel