L’équilibre pour la victoire
Il ne reste plus que 10 mois avant le plus grand moment dans la vie de nombreux athlètes amateur : les Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi en Russie. En vue d’y exceller, ces athlètes devront en réalité traiter les Jeux comme une compétition importante parmi tant d’autres.
C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, surtout pour les joueurs de hockey canadiens, mais la recherche de l’équilibre peut peser lourd dans la balance.
L’équipe féminine de hockey se remet tout juste d’une défaite aux mains des États-Unis en finale du Championnat mondial. Si le match était serré sur le tableau des points, il ne l’était pas sur la glace. Les Américaines ont dominé les tirs au but et dans la zone offensive. Elles sont plus rapides et plus fortes dans tous les aspects du jeu.
J’ai été la première capitaine de l’équipe canadienne à perdre un match pour la médaille d’or, et je comprends très bien la déception des joueuses. Mais la déception doit être le moteur de changements plus que nécessaires.
L’équipe étudiera ce qui s’est mal passé en vue de trouver des solutions. Le plan en vue des Jeux de Sotchi est déjà en place, et l’équipe se réunira à nouveau au mois de mai pour un camp d’entraînement au Parc Olympique Canada, un centre sportif à la fine pointe de la technologie construit par Winsport et Hockey Canada.
La préparation des 10 prochains mois sera décisive, mais les trois années qui ont suivi la fin des derniers Jeux olympiques d’hiver l’étaient tout autant.
L’attention provenant de « l’extérieur de la bulle » se fera de plus en plus pressante tandis que les médias et les commanditaires intensifieront leur couverture et enchaîneront les campagnes en racontant l’histoire des athlètes partout au Canada et dans le monde.
Certains athlètes se qualifieront et seront repêchés par l’équipe, et d’autres devront se poser les questions « et si? » et « qu’est-ce que j’aurais pu faire différemment? »
Ceci peut sembler déchirant et direct, mais l’importance que les athlètes accordent à leur performance et l’insatiabilité de leur mode de vie font toute la différence.
On pense souvent aux familles des athlètes. Mais les familles ne sont pas « à l’intérieur de la bulle », cette bulle où se réfugient les athlètes pour éliminer les sources de distractions, réduire le stress et se concentrer sur chaque moment et chaque décision liés à la compétition et à la performance.
Dans certains sports, les organismes nationaux de sport gèrent les sources de distractions en établissant l’horaire quotidien de chaque athlète à la minute près.
Pour d’autres, trouver un équilibre entre l’obtention des revenus nécessaires et le dévouement à l’entraînement peut être difficile et demander égoïsme et discipline. Ce n’est jamais facile pour un athlète qui ne gagne pas beaucoup d’argent pendant les trois années précédant les Jeux olympiques, et qui a la chance d’augmenter ses revenus pendant l’année olympique pour continuer à prendre part à des compétitions dans les années qui suivront ceux-ci.
Mais gagner n’est jamais chose facile.
Après avoir perdu cinq des sept derniers Championnats mondiaux, il n’est pas évident de se demander comment les choses auraient pu se passer autrement pour l’équipe féminine de hockey. On peut cependant se réconforter en se disant que l’équipe a remporté trois des quatre derniers Jeux olympiques. Mais le fait est que l’or est la seule médaille qui compte. Pour Hockey Canada, un résultat moindre est tout simplement inacceptable.
Quand les attentes sont aussi élevées, il faut se poser quelques questions.
L’équipe féminine doit-elle aller chercher des joueuses plus jeunes? S’est-elle dotée des bons entraîneurs et du bon personnel? Doit-elle inclure de jeunes joueuses au sein du groupe de tête? Doit-on mettre l’accent sur les habitudes sur la patinoire ou en dehors de celle-ci?
Et parce qu’il s’agit de hockey canadien, ces questions feront l’objet de discussions approfondies à l’intérieur et à l’extérieur de la bulle!
L’objectif des dix prochains mois sera de trouver un équilibre qui fonctionne.