150 ans de sport canadien: Les années 20
Olympique.ca poursuit ses célébrations des 150 ans du Canada avec un survol des manchettes sportives des années folles!
Alors que nous continuons de réfléchir sur les moments marquants du sport canadien depuis la confédération, vous pouvez consulter nos articles sur les décennies précédant les années 20 ici.
Les années 1920 étaient une décennie qui représentait une rupture des traditions, dont certaines se faisaient sentir dans le monde olympique. Les femmes ont pris une place plus importante dans le sport international alors que les sports d’hiver ont enfin eu droit à leurs propres Jeux olympiques.
1920 — La meilleure récolte de médailles de l’histoire du Canada en boxe
Au cours du 20e siècle, le Canada a remporté 17 médailles olympiques en boxe. Sa plus grande récolte a eu lieu lors des premiers Jeux auxquels les boxeurs canadiens sont montés sur le podium, à Anvers 1920, où ils ont remporté cinq médailles dans les huit épreuves du programme olympique.
La seule médaille d’or a été gracieuseté d’Albert Schneider chez les mi-moyens. Il s’était entraîné en tant que boxeur après avoir été refusé dans l’Armée royale canadienne au début de la Première Guerre mondiale parce qu’il n’était pas encore citoyen canadien. Malgré l’absence de citoyenneté, il a été choisi pour représenter le Canada à Anvers.
Les médailles d’argent ont été remises à Cliff Graham chez les poids coq et à Art Prud’homme chez les poids moyens. Ce dernier a été rejoint sur le podium par Moe Herscovitch, qui a décroché le bronze moyen. Une médaille de bronze a également été gagnée par Chris Newton chez les poids légers.
1920-1928 – Le Canada domine la première décennie du hockey sur glace olympique
Le hockey sur glace a fait ses débuts olympiques avant la tenue des premiers Jeux d’hiver, dans le cadre du programme pour les jeux d’été d’Anvers en 1920. Le Canada était représenté par les Falcons de Winnipeg, qui ont dominé la compétition, marquant 29 buts et en accordant qu’un seul.
Après avoir entamé le tournoi avec une victoire de 15-0 contre la Tchécoslovaquie — match au cours duquel le Canada n’a laissé aucune chance de marquer à son adversaire —, les Falcons avaient battu les États-Unis 2 à 0 en demi-finale. Les Canadiens avaient ensuite détruit les Suédois par la marque de 12 à 1 pour décrocher la première médaille d’or olympique du sport.
Quatre ans plus tard, aux premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix, le Canada a remporté l’or à nouveau, grâce aux Granites de Toronto, qui ont affiché une immense suprématie en en marquant un total de 110 buts, notamment avec des victoires de 30-0 (contre la Tchécoslovaquie), 22-0 (contre la Suède), 19-2 (contre la Grande-Bretagne) et 33-0 (contre la Suisse). Harry Watson a mené son équipe jusqu’à l’or avec un record de 37 buts dans le tournoi, dont 13 contre les Suisses et les Tchèques.
Les Grads de l’Université de Toronto ont récolté la troisième médaille d’or consécutive du Canada à St. Moritz en 1928, en blanchissant tous ses adversaires et en marquant un total de 38 buts.
1923 – Début du règne des Edmonton Grads à l’international en basketball
Plus d’un quart de siècle, de 1915 à 1940, les Grads d’Edmonton étaient une véritable dynastie sportive, comptant 502 victoires contre seulement 20 défaites.
En 1923, après avoir remporté leur premier titre national, les Grads se sont mesurées aux championnes américaines, les Favorite-Knits de Cleveland, qui ont manifesté leur confiance en se pavant sur le court avec des shorts avec les mots « World Champs » brodés sur les côtés. Mais après deux matchs, les Grads les ont vaincus par un pointage combiné de 53 à 33 pour mettre la main sur le trophée Underwood. En 1940, les Grads ont reçu la possession permanente du trophée parce qu’elles l’avaient gagné de manière si constante.
L’acclamation internationale des Grads comprend également quatre présences aux Jeux olympiques, avant que le basketball féminin devienne un sport officiel, où elles ont remporté tous leurs 27 matchs.
1926 – La première championne du monde du Canada en patinage de vitesse
Connue sous le nom de « Reine de l’ovale » dans les années 1920 et 30, Lela Brooks a remporté plus de 65 championnats au provincial comme à l’international. Elle a également établi 17 records mondiaux, tous dans des distances mesurées dans le système impérial, comme le mile et le demi-mile. Six d’entre eux sont survenus en 1925 quand elle n’avait que 17 ans.
En 1926, elle a remporté le premier de ses deux titres au classement général des épreuves, avant que l’Union internationale de patinage reconnaisse formellement un Championnat du monde féminin. Le patinage de vitesse féminin étant très peu développé à l’époque, Lela était la première membre féminine du Old Orchard Skating Club de Toronto et n’avait pas d’entraîneur officiel ni de programme d’entraînement spécifique.
Lela Brooks a participé aux Jeux olympiques de Lake Placid en 1932 lorsque le patinage de vitesse féminin a été inclus comme sport en démonstration. C’était la seule fois qu’elle patinait les distances métriques, terminant quatrième du 500 m et 1000 m.
1928 – Les premières médaillées olympiques canadiennes
Alors que le sport féminin prenait tranquillement sa place aux Jeux olympiques, il aura fallu attendre jusqu’aux Jeux d’Amsterdam en 1928 pour voir la délégation canadienne inclure des femmes parmi son groupe d’athlètes. Bien que seulement sept Canadiennes ont pris part aux Jeux, elles ont tout de même réussi à obtenir près du tiers des 15 médailles récoltées par le Canada qui était représenté par un total de 92 athlètes amateurs.
Bobbie Rosenfeld et Ethel Smith se sont partagé le podium du sprint sur 100 m, remportant respectivement l’argent et le bronze. Elles ont également uni leurs forces à celles de Jane Bell et Myrtle Cook pour s’emparer de l’or au relais 4×100 m. Ce triomphe a d’ailleurs permis à Rosenfeld et Smith de devenir les premières Canadiennes doubles médaillées olympiques de l’histoire.
Ethel Catherwood a pour sa part écrit une page d’histoire en devenant la première Canadienne à décrocher une médaille d’or olympique dans le cadre d’une épreuve individuelle en triomphant au saut en hauteur. Le Canada a été la seule nation à se couvrir d’or à plus d’une occasion à travers les cinq épreuves d’athlétisme féminin à Amsterdam.
Ensembles, en compagnie de la coureuse de fond Jean Thompson, qui a terminé au pied du podium au 800 m, elles étaient connues comme étant les «Matchless Six».
1928 – Les premiers doubles champions canadiens en athlétisme
Aux Jeux d’Amsterdam, Percy Williams est devenu champion olympique au 100 m et 200 m, pour ainsi faire de lui le premier Canadien à remporter deux médailles d’or en athlétisme et le deuxième tous sports confondus après le nageur George Hodgson. Williams est seulement l’un de neuf hommes dans l’histoire des Jeux à réussir le doublé au sprint.
Les succès de Williams sont d’autant plus impressionnants qu’il avait contracté une fièvre rhumatismale à l’âge de 15 ans et que ses médecins lui avaient conseillé d’éviter l’activité physique. Malgré tout, il a commencé à prendre part à quelques compétitions au secondaire. Puis, quatre ans plus tard, il s’est retrouvé aux qualifications olympiques pour les Jeux de 1928. N’ayant jamais participé à une course compétitive sur 100 m, Williams a surpris tout le monde avec un temps de 10,6 secondes, un temps égalant le record olympique à l’époque.
Du haut de ses 5p6, l’athlète de 20 ans était toutefois loin d’être favori à l’approche des Jeux olympiques, mais il a une fois de plus attiré l’attention en deuxième ronde du 100 m en égalant le record olympique de nouveau. En finale, il a rapidement pris les devants pour filer vers l’or. Sa victoire fut si surprenante que la cérémonie des médailles a commencé en retard puisque les organisateurs, pris de court, s’affairaient à dénicher l’enregistrement du O Canada. Quelques jours plus tard, à l’occasion de sa huitième course en quatre jours, il a dominé le 200 m pour rafler une autre médaille d’or.