Quatre lutteurs canadiens à l’assaut des tapis à Tokyo 2020

On dit que dans les petits pots sont les meilleurs onguents et c’est un peu à quoi l’équipe canadienne de lutte ressemblera à Tokyo 2020. Petite, mais puissante!

En tête de lice, on retrouve la championne olympique en titre Erica Wiebe, médaillée d’or à ses premiers Jeux à Rio 2016 chez les 75 kg. Elle sera maintenant en action chez les 76 kg à Tokyo 2020 après avoir remporté cette épreuve au tournoi panaméricain de qualification olympique.

Cette compétition à Ottawa a pris fin seulement deux jours après que l’Organisation mondiale de la santé ait déclaré que la COVID-19 était une pandémie. C’était donc une des dernières épreuves de qualification olympique qui a été complétée avant que le monde entier soit mis sur pause au printemps dernier.

Erica Wiebe montre le drapeau canadien en célébrant sa médaille d'or à Rio

Depuis la reprise des compétitions au cours de l’hiver, Wiebe a pris le cinquième rang à une rencontre de Coupe du monde au mois de décembre, une troisième place au tournoi international d’Ukraine en février, puis elle est montée sur la plus haute marche du podium en début mars au tournoi Matteo Pellicone, dans la capitale italienne. Son plus grand fait saillant international depuis sa médaille d’or olympique a été sa médaille de bronze aux Championnats du monde de l’UWW 2018.

Les trois autres lutteurs du Canada qui ont leur billet pour Tokyo l’ont acquis au tournoi panaméricain.

Danielle Lappage a remporté le titre de la catégorie des 68 kg à Ottawa. Elle a fait cette transition de catégorie après avoir évolué chez les 63 kg, notamment avec une trop courte première apparition olympique à Rio. Pendant la période d’échauffement précédant son premier duel aux Jeux, elle s’est déchirée l’ischiojambier et n’a eu d’autre choix que de déclarer forfait.

Ayant pris le temps nécessaire pour se remettre physiquement et mentalement, Lappage est revenue à la compétition en 2018 et est montée sur le podium de chacune des compétitions internationales auxquelles elle a participé cette année-là, notamment avec une médaille d’argent aux Championnats du monde chez les 65 kg.

Elle a aussi récemment célébré l’obtention d’un diplôme en droit de l’Université de Calgary.

Tokyo 2020 marquera les premiers Jeux olympiques depuis l’entrée de la lutte féminine à Athènes 2004 où le Canada n’aura pas d’athlètes dans toutes les épreuves féminines.

En lutte libre masculine, le Canada sera représenté par deux athlètes qui en seront à leurs premiers Jeux olympiques, soit Jordan Steen chez les 97 kg et Amar Dhesi chez les 125 kg.

Si le nom Steen vous dit quelque chose, c’est que son père Dave est un olympien de deux Jeux et médaillé de bronze à l’épreuve du décathlon des Jeux de Séoul 1988. Sa mère Andrea est aussi une olympienne, ayant disputé le 400 mètres haies aux Jeux de Los Angeles 1984.

Deux lutteurs s'affrontent
Jordan Steen en action lors du Tournoi de qualification olympique panaméricain à Ottawa, le dimanche 15 mars 2020. Photo : Michael P. Hall/Michaelphall.ca

Steen a participé à trois Championnats du monde et il faisait partie d’Équipe Canada aux Jeux panaméricains de Lima 2019. En 2018, il a décroché une médaille de bronze chez les 97 kg aux Jeux du Commonwealth à Gold Coast en Australie.

Dhesi a son propre héritage familial dans le sport de haut niveau. Son père Balbir était un lutteur élite en Inde avant d’immigrer au Canada où il a fondé le Club de lutte Khalsa à Surrey, en Colombie-Britannique en 1976. Parm, le frère aîné de Dhesi, était membre d’Équipe Canada aux Jeux olympiques de la jeunesse de 2010 à Singapour.

Comme pour Lappage, Dhesi a surmonté de graves blessures pour réaliser son rêve olympique. Il a été victime de trois déchirures du LCA en six ans, subi deux chirurgies reconstructives et raté deux saisons universitaires à Oregon State. Parmi ses faits saillants de carrière, il a remporté l’or aux Championnats du monde juniors de 2014 et une autre médaille d’or au Tournoi Matteo Pellicone au début du mois de mars.

Portrait de Amar Dhesi
Amar Dhesi célèbre sa victoire au Tournoi de qualification olympique panaméricain 2020 au Shaw Centre à Ottawa le dimanche 15 mars 2020. Photo : Michael P. Hall/Michaelphall.ca

Les épreuves de lutte aux Jeux de Tokyo 2020 seront disputées pendant la deuxième semaine des Jeux au Pavillon A du Makuhari Messe.

Wiebe sera la première Canadienne en action, puisque l’épreuve féminine des 76 kg démarrera le 1er août avec les matchs de médailles qui suivront le 2 août. Lappage sera en action aussi en cette deuxième journée de compétition chez les 68 kg, suivi par les matchs de médaille, le 3 août.

Dhesi montera sur le tapis pour la première fois le 5 août et les matchs de médailles chez les 125 kg suivront le lendemain. Steen sera d’abord en action le 6 août et les matchs de médailles chez les 97 kg sont prévus le 7 aoûts.

Le Canada a remporté 17 médailles olympiques en lutte, notamment 11 au cours des neuf derniers Jeux. Plus récemment, ce sont les lutteuses canadiennes qui ont fait le plein de médaille avec six podiums de 2004 à 2016, notamment trois par Tony Verbeek qui est maintenant l’entraîneure-chef de l’équipe nationale. La dernière médaille canadienne masculine en lutte est l’or de Daniel Igali aux Jeux de Sydney 2000.

Lutteurs d’Équipe Canada à Tokyo 2020

Amar Dhesi (Surrey, C.-B.) – Lutte libre masculine (125 kg)

Danielle Lappage (Olds, AB) – Lutte féminine (68 kg)

Jordan Steen (Tecumseh, ON) – Lutte libre masculine (97 kg)

Erica Wiebe (Stittsville, ON) – Lutte féminine (76 kg)