Où sont-ils rendus ? Waneek Horn-Miller
Dans la série Où sont-ils rendus?, Olympique.ca se penche sur l’après-carrière sportive de certains des plus grands olympiens d’Équipe Canada. Bref, on prend des nouvelles de nos champions!
Une des athlètes autochtones les plus influentes dans l’histoire du sport canadien, Waneek Horn-Miller a laissé un héritage dont l’influence va bien au-delà des moments qu’elle a passés dans la piscine.
Sur le territoire mohawk de Kahnawake près de Montréal, pendant son adolescence, Horn-Miller s’est retrouvée derrière la ligne de front pendant la crise d’Oka en 1990 et a été poignardée par une baïonnette. Le fait d’avoir frôlé la mort s’est avéré un tournant majeur dans sa vie, alors qu’elle s’est servie de cet incident pour nourrir son rêve de disputer les Jeux olympiques.
Elle devait éventuellement représenter le Canada au water-polo et fouler le podium un peu partout dans le monde.
Horn-Miller a joué un rôle clé pour aider le Canada à décrocher la médaille d’or à la maison aux Jeux panaméricains de Winnipeg en 1999. L’année suivante, elle a été cocapitaine du Canada aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, où le water-polo féminin a fait partie du programme olympique pour la première fois. Elle a mené le Canada vers ce qui s’avère toujours le meilleur résultat du Canada aux Jeux olympiques en water-polo féminin, soit la cinquième place. Elle est devenue la première femme mohawk du Canada à participer aux Jeux olympiques.
À l’approche des Jeux de Sydney en 2000, Horn-Miller a fait la couverture de TIME magazine pour promouvoir son sport, mais aussi afficher une image corporelle positive et forte au nom des filles et des femmes. C’est la thématique qui allait l’animer le reste de sa carrière en tant que militante et mentore.
En 2001, elle a mené le Canada à la conquête d’une médaille de bronze aux Championnats du monde de la FINA avant de prendre sa retraite du sport.
Horn-Miller a reçu plusieurs distinctions pour sa carrière en tant que joueuse de water-polo, elle qui a notamment été intronisée au Panthéon des sports canadiens en 2019. Elle a aussi été intronisée au Temple de la renommée du sport de l’Université Carleton après avoir été nommée Athlète de l’année à trois reprises à cette institution, et elle a remporté le Prix national Tom Longboat, remis aux athlètes autochtones ayant contribué de façon remarquable au sport.
À LIRE : Cinq athlètes d’Équipe Canada font leur entrée au Panthéon des sports canadiens en 2019
En 2006, Horn-Miller a été choisie porteuse du flambeau pour les Jeux olympiques d’hiver à Turin, en Italie. En 2015, elle a occupé le poste de chef de mission adjointe d’Équipe Canada aux Jeux panaméricains de Toronto 2015.
Son travail le plus important a toutefois été fait en dehors de la piscine. Elle a continué d’inspirer des milliers de personnes à travers le pays en tant que militante, alors qu’elle cherchait à promouvoir les changements sociaux positifs au sein des communautés autochtones.
Une pionnière chez les athlètes autochtones, Horn-Miller s’est battue pour venir à bout des stéréotypes et de l’intolérance dans le sport et au-delà. Plus récemment, elle a rejoint les rangs du groupe de travail de Water Polo Canada sur la diversité afin d’aider à éliminer le racisme systémique et de créer un milieu sécuritaire et accueillant.
Elle a aussi travaillé comme porte-parole dans le but de favoriser le sport et la santé chez les Autochtones. Ayant auparavant travaillé avec l’Assemblée des Premières Nations, Horn-Miller a aidé à élaborer pour eux leur approche en matière de sport, de forme physique et de santé dans la but d’inciter les jeunes autochtones à poursuivre des études supérieures en bâtissant l’estime de soi et en mettant l’emphase sur la nécessité de trouver un bon équilibre entre l’éducation et le sport.
Outre ses activités de militante, Horn-Miller s’est souvent retrouvée sous les projecteurs. Aux Jeux olympiques de Beijing 2008, elle a agi comme analyste sur les ondes de CBC Sports. Récemment, elle a été mise en évidence dans la campagne d’Estée Lauder #ShadesOfCanada, qui faisait la promotion de sa gamme de 56 tons de fond de teint. Elle a participé à cette campagne aux côtés d’autres athlètes canadiens, soit Natalie Spooner, Phylicia George, Alannah Yip, Rita Ngo, Achini Perera et Eric Radford.
À l’heure actuelle, elle travaille avec l’entreprise Manitobah Mukluks à titre de directrice de leur programme appelé Storybook Project, qui a pour but de faciliter la mise sur pied d’ateliers de perlage et de fabrication de mukluks et de mocassins, et aussi de soutenir les artistes traditionnels autochtones en vendant leurs œuvres en ligne.
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