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Eric Radford et Dylan Moscovitch #UneÉquipe

« Dylan est mon meilleur ami. Nous sommes différents sur certains aspects, mais pour la plupart, nous sommes semblables. Il est aussi une des premières personnes auprès de qui j’ai fait mon coming out. » – Eric Radford.

Eric Radford et Dylan Moscovitch se sont rencontrés à l’âge de 17 ans. Deux patineurs artistiques reconnus et faisant partie de l’élite, ils se sont croisés au Club de cricket, de patinage et de curling de Toronto où ils s’entrainaient à l’époque.

« Je n’aimais pas Dylan quand il est arrivé. Toutes les filles du club aimaient ce nouveau gars et j’étais jaloux qu’il me vole toute leur attention. Nous avions la même coupe de cheveux aussi à ce moment et les gens nous méprenaient l’un pour l’autre », raconte Radford, triple médaillé olympique.

« Il était tellement sceptique à mon endroit au départ, mais j’ai été gentil avec lui et éventuellement il (Eric) a changé d’attitude », rigole Moscovitch, lui aussi un athlète qui a connu sa part de succès sur la glace.

Il est drôle de penser qu’une personne peut sembler au départ loin de croire que l’autre pourrait un jour devenir quelqu’un d’important, voire même un ami plus tard. L’amitié nécessite une certaine similitude de vie, une communauté de pensée et des ambitions concurrentes. Pour Radford et Moscovitch, le patinoire était la scène de leur rivalité, mais aussi l’endroit où leur amitié a fleuri.

« Je sens que la façon dont nos carrières et nos vies ont été associées est quelque chose de très rare et de spécial. Combien d’histoires existe-t-il où votre meilleur ami est aussi votre plus grand rival? », souligne Radford.

Même si leurs objectifs et leurs aspirations comme patineurs olympiques sont totalement interconnectés, c’est dès les premiers moments que leur lien spécial a été créé dans leur sport.

« Notre amitié s’est développée en raison du patinage. Eric a vécu avec ma famille pendant une période alors nous avons passé beaucoup de temps ensemble, on s’entrainait toute la journée puis on se retrouvait à la maison. Je vous avoue que nous sommes passés par bien des hauts et bien des bas ensemble », dit Moscovitch.

C’est durant cette période qu’Eric a fait son coming out auprès de Dylan.

« Nous avions 17 ans et Eric vivait avec ma famille. Pendant quatre mois, il me disait qu’il avait un secret, mais qu’il me le confierait seulement à l’âge de 40 ans sans quoi il aurait à me tuer s’il m’en parlait avant », rappelle Moscovitch en ricanant. « Pendant quatre mois je l’ai agacé, ayant déjà une bonne idée de ce que pouvait bien être ce secret. C’était une scène plutôt amusante quand il a fini par se confier. Il m’a fait deviner quel était ce secret et il était nerveux, mais j’étais aussi nerveux d’avoir mal décodé la situation et je ne voulais pas l’offenser. En fin de compte, cela nous a rapprochés dans notre relation puisqu’il est devenu confortable et authentique avec sa personne tout en explorant ce que cela signifiait. J’ai fait du mieux que je pouvais à l’encourager et à l’aider à bien se sentir durant tout ce processus, d’abord avec son niveau de confort et de confiance puis quand est venu le moment d’en parler à sa famille et à ses amis et d’être plus public à propos de cela. »

Avoir un meilleur ami qui est sur le même chemin que vous et qui comprend le temps et les sacrifices nécessaires pour atteindre vos objectifs est inestimable, particulièrement pour Radford. Encore aujourd’hui alors que les deux athlètes traversent d’importantes périodes de transition (chacun s’étant récemment retirés de la compétition à l’âge de 33 ans), ils sont toujours là l’un pour l’autre, ce qui fait une différence énorme.

« Je crois que nous sommes simplement là l’un pour l’autre sans condition. Dylan a fait partie et il fera toujours partie de chacune des grandes décisions que j’ai prises et des grands moments que j’ai vécus. Nous nous donnons des conseils l’un à l’autre, nous célébrons les grands moments et nous sommes là pour nous soutenir l’un et l’autre et traverser les moments difficiles ensemble », poursuit Radford.

« Dylan a aussi joué un grand rôle pour m’aider à m’accepter et à bien me sentir dans ma peau. Il a été le premier gars avec qui je n’ai pas eu peur d’être qui j’étais », confie Radford en souriant.

L’initiative #UneEquipe a aussi pu influencer les athlètes LGBTQ comme Radford, mais aussi Moscovitch.

« Cela a fait une énorme différence pour moi, non seulement dans ma décision de faire un coming out public, mais aussi dans la façon dont je me sentais aux Jeux olympiques à PyeongChang. J’étais totalement confortable. Cela traite des questions dans le sport auxquelles j’étais confronté quand j’étais plus jeune. »

Pour Dylan, son parcours comme allié a démarré en aidant Radford à se révéler et à se découvrir, en étant un soutien, en l’encourageant et même en le défendant au besoin.

« Je suis heureux de dire que je n’ai pas eu à agir tant que cela comme allié, mais davantage à titre d’ami d’Eric. Je crois que d’être un allié signifie que je suis un partisan et un défenseur de l’égalité et de l’inclusion. Je raconte l’histoire d’Eric et la mienne ainsi que celle de plusieurs autres amis, comment s’est fait leur coming out et ce que cela signifie de les appuyer. Je ne crois pas qu’on devrait avoir des étiquettes, je crois simplement que cela se manifeste par un appui et une acceptation des personnes », estime Moscovitch.

Moscovitch et l’initiative #UneEquipe lui ont permis de profiter d’une « plateforme pour parler de son rôle de soutien et de démontrer comment quelqu’un qui n’est pas directement affecté par ce type de préjudice peut contribuer au changement des stéréotypes et changer ce qui est perçu comme étant normal afin de voir toutes les personnes égales. »

Au fil de toutes les grandes décisions, des grands moments, des difficultés et des triomphes, leur relation s’est bâtie sur une base de soutien, d’acceptation et de confiance. Leur amitié a traversé le temps et, plus important encore, toute la compétition et la rivalité qui les a opposés.

« Puisque tout change tellement, c’est réconfortant de savoir que notre amitié dure. Je suis fier d’être un allié et fier d’avoir joué un rôle dans le parcours d’Eric », conclut Dylan Moscovitch.

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